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CC Koshy Koshy
CC Koshy Koshy

Cette semaine, petite relâche de la blogueuse qui a décidé de se donner, de temps en temps, du temps pour souffler en s’appuyant sur un long travail déjà accompli : la rédaction de son premier livre, À contretemps. Gérer moins vivre mieux (Fides, 2011).

La vie m’a appris que certaines choses se planifient difficilement et que, parfois, un événement peut tout bousculer sur son passage, même les objectifs les mieux établis. Le «grand amour» par exemple, quand il paraît ou quand il disparaît, a immanquablement un effet dévastateur sur les projets les mieux élaborés. Tout perd alors de son importance et l’humain, au singulier, prend toute la place. L’humain s’installe au centre de la vie, vainqueur et rayonnant. Puis peu à peu, la vie reprend son cours; il faut bien continuer à avancer…

À l’arrivée des enfants, la gestion du temps devient une activité périlleuse. Eux, quand ils s’installent, ils restent. On a beau vouloir, après les premiers mois de fusion totale, reprendre le cours de sa vie, on ne peut plus. Après l’arrivée d’un enfant, rien n’est plus comme avant. Un enfant s’incruste… comme un diamant serti dans un bijou de valeur.

Un enfant nous oblige à le regarder, à tenir compte de lui, tous les jours de la vie. Pour lui, tout le reste peut attendre. Contrairement à l’amoureux devenu conjoint, l’enfant n’a aucune indulgence pour nos retards, nos distractions, nos remises à plus tard. Il exige la première place et, quand il ne l’obtient pas, il peut nous faire payer très cher cette erreur de priorité. Cette exigence entre totalement en conflit avec les nôtres. Car nous, nous voulons toujours aller de l’avant, réaliser quelque chose, passer à autre chose.

Ce que mes enfants m’auront appris de plus définitif, c’est que mettre l’humain en objectifs, c’est lui faire perdre un peu de son humanité, c’est l’amoindrir. Et que le présent est la chose la plus importante à vivre, ici et maintenant. Mais il s’agit d’un apprentissage long et difficile. Depuis la naissance de mon fils aîné, le conflit entre ma volonté d’être une mère acceptable et mes autres buts dans la vie a été incessant.

D’abord, je me suis enfoncée dans l’illusion que si je m’organisais bien, si je planifiais mes journées au quart de tour, j’arriverais à tout faire et à tout concilier. J’ai utilisé à fond les diverses techniques de gestion du temps avec, pour tout résultat, une extrême fatigue et le sentiment désagréable de tourner à vide.

Puis, j’ai décidé de quitter mon emploi pour me consacrer à la réalisation de mes fameux rêves d’adolescente, à mon fils et à un second enfant à venir. J’étais absolument convaincue que ce grand geste, cette coupure dramatique, suffiraient à régler mon problème de temps.

[…]

Quand on travaille à temps plein, il est difficile de concevoir que le travail rémunéré ne  soit pas l’unique cause de cette course folle que nous appelons aussi la vie moderne. Je peux affirmer, quant à moi, que s’il s’agit d’un élément fondamental, il n’est plus le seul en cause. La source de cette folie, je l’ai plutôt trouvée dans un environnement beaucoup plus global et dans mon attitude face à cet environnement.

 

Extrait de : À contretemps. Gérer moins, vivre mieux, Fides, 2011, p. 10-11. Voir onglet « Publications »

 

 

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