À longueur d’année, on se désole que les ménages canadiens soient lourdement endettés. Pourtant, à la période des fêtes, on s’inquiète qu’ils ne consomment pas assez. De fait, cette période…

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Si vous êtes allés dernièrement dans une pharmacie, vous savez sans doute que dans quelques jours, nous fêterons l’amour romantique. Celui qui se met si bien en scène et qui fait acheter des fleurs, du chocolat et des bagues de fiançailles.
Cela me donne l’occasion de parler de Sheryl Sandberg, CEO de Facebook, et de son livre En avant toutes!* (Lean in)*, portant sur les femmes, le travail et le pouvoir. Elle y consacre tout un chapitre au couple. De fait, la relation avec le conjoint est un élément déterminant dans l’équation vie professionnelle et vie familiale et ce, tant pour les hommes que pour les femmes. De fait, les hommes ont longtemps bénéficié, dans leur carrière, de cette aide solide mais effacée que représentait une épouse au foyer. Mais les temps ont changé : les femmes sont entrées massivement sur le marché du travail et, ce faisant, ont exprimé leur volonté de faire carrière, elles aussi.
Or, si on peut supposer que les tâches attribuées à la sphère du privé ont grandement profité des avancées technologiques pour décroître, certaines d’entre elles sont irréductibles : on n’a qu’à penser à l’éducation des enfants. À ce chapitre, Sandberg cite une étude américaine de 2009 selon laquelle seuls 9% des couples à double revenu affirmaient se charger à part égale du ménage, de l’éducation des enfants et des dépenses du foyer (p. 200). Pour elle, cette situation ne doit pas être considérée comme immuable et elle changerait si on prenait davantage conscience du problème.
Son analyse va plus loin qu’un simple partage des tâches et aborde un problème bien plus profond : le rôle symbolique de chaque partenaire et les conséquences de l’amour romantique. Ainsi, les préjugés voudraient encore que, dans un couple, ce soit l’homme qui réussisse le mieux au niveau professionnel. Dans cette logique, il serait donc « normal » qu’il y consacre plus de temps. Les femmes, quant à elles, craindraient encore que leur succès personnel vexe leur compagnon.
Cette constatation l’amène à mettre en cause les choix amoureux des femmes. De fait, elle les prie de cesser de tomber en amour avec les « belles brutes ». Ces hommes bien baraqués, davantage portés vers la muscu que vers la vaisselle, joliment « macho », sont bien attrayants d’un point de vue romantique, mais se révèlent de bien piètres partenaires. Or, quand on désire « faire carrière », un véritable partenaire est essentiel.
Les études démontrent que les couples où les hommes s’impliquent autant que leur conjointe, sont plus durables, dépriment moins et auraient une meilleure vie sexuelle. Ces couples divorcent deux fois moins que les autres (p. 219). Fait à noter : ces hommes ont souvent eu une mère qui travaillait à l’extérieur.
Parfois, Cupidon, en tirant sa flèche, aveugle au point de retirer à ses cibles toute vision à long terme. Mais c’est dans la durée que les couples fonctionnent.
Ceci dit, le chocolat et les fleurs ne peuvent certainement pas nuire!
Joyeuse Saint-Valentin!
* SANDBERG, Sheryl. En avant toutes. Les femmes, le travail et le pouvoir, Paris, JC Lattès, 2013, 390 p.
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