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CC sha3teely.com

C’est le mois de la rentrée. La paperasse administrative est remplie, les livres sont couverts, les rencontres de profs sont en cours. Bientôt, la liste des activités parascolaires sera disponible: cours de théâtre, de poterie ou d’anglais, disciplines sportives, initiation aux échecs ou au violon.

Ces activités sont, évidemment, de beaux ajouts à l’éducation de nos enfants; mais elles suscitent des interrogations. Voici, à ce sujet, les travaux de deux chercheuses: Valérie Besner et Isabelle Gingras.

Dans son mémoire de maîtrise en sociologie, Valérie Besner étudie le langage des parents d’enfants de moins de 5 ans, quand ils parlent de l’éducation de leur progéniture1. Elle y constate que le vocabulaire du monde du travail est abondamment employé. Dans un domaine qui ne devrait pourtant pas s’y prêter aussi lourdement, surtout au préscolaire, les parents utilisent des mots tels que: performance, investissement et, bien sûr, objectif et gestion. L’enfance devient, pour ainsi dire, un moment de préparation à la performance de la vie adulte.

Ceci m’amène aux travaux de la psychologue Isabelle Gingras. Elle étudie, quant à elle, un phénomène très présent au États-Unis et qui croît au Québec: l’hyper-éducation. C’est la tendance qu’ont certains parents à « s’investir » de façon exagérée dans l’éducation de leurs enfants2. Cette exagération se manifeste notamment par l’inscription à un grand nombre d’activités parascolaires, ce qui crée un sentiment de surcharge chez leur enfant.

La psychologue explique que cette « surcharge » varie en fonction du tempérament de chaque enfant. Certains auront du plaisir à être très actifs, tandis que d’autres non. Mais dès qu’il y a sentiment de surcharge de la part de l’enfant, le bienfait d’une activité parascolaire s’efface laissant place au stress et la tension.  De plus, « le manque de temps libre réduirait également les occasions de prendre des initiatives et d’être créatif.»3

Quand il y a surcharge, l’enfant a tendance à se plier à son horaire pour obtenir l’approbation de ses parents bien plus que par simple curiosité, appétit d’apprendre ou de bouger.

Le problème est réel, dit-elle, jusqu’au secondaire où les jeunes sont portés à s’inscrire à un maximum d’activités parascolaires «afin de bonifier leur dossier pour avoir accès aux formations les plus prestigieuses. »4

En conséquence, on pourrait penser que la mesure et la variété (alterner entre une activité artistique et une activité sportive, par exemple) pourraient contribuer à l’équilibre de l’horaire.

Mais, pour Isabelle Gingras, il n’est pas nécessaire de comptabiliser le nombre d’heures passées en «parasco» puisqu’il n’y a rien de plus subjectif que cette tension vécue par l’enfant. Avant  tout, il s’agit d’être sensible à ce qui est ressenti et aux manifestations de stress ou de sur-stimulation.

Quand c’est trop, c’est trop, même quand le «trop» de notre enfant n’est pas le même que le nôtre.  Même quand nous avons peur que notre enfant « manque » quelque chose. Car,

« On sait qu’on ne sauve pas de temps en empêchant l’enfant de vivre son enfance… »5

 

1. LAMBERT-CHAN, Marie. «Le langage du monde du travail contamine le discours des parents», Journal FORUM, 6 juin 2011 [en ligne].

2.  http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/isabelle-gingras-hyper-%C3%A9ducation-74-8-16.html

3. http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/prprs/medias/pdf/prprsFiche28.pdf

4. Ibid.

5. Charles Caouette

Cet article comporte 5 commentaires

  1. Christine,

    Excellente réflexion sur la surcharge de temps d’activités parascolaires pour les enfants.

    Hier soir, à l’école de musique de Chicoutimi, j’ai vu un jeune âgé d’environ 6 ans qui attendait pour son cours de violon, vêtu de son habit de judo. C’était évident qu’il passsait d’un cours à l’autre.

    Accompagné de sa mère qui tenait l’étui du violon, l’enfant m’a paru fatigué et un peu perdu.

    En le voyant, je me suis même dit: « Pauvre petit »… j’espère qu’il n’est pas enrégimenté de la sorte d’autres soirs de la semaine ».

    Votre commentaire est très à propos et on se demande parfois si ce sont réellement les enfants qui demandent d’avoir toutes ces activités ou si ce sont les parents qui ont fait ces choix à leur place.

    Le juste milieu toujours sa place, surtout lorsqu’il s’agit d’occuper les enfants, ceci afin de laisser ces chers petits respirer, tout simplement.

  2. Les enfants doivent aussi avoir le temps de découvrir ce qu’ils ou elles veulent, ils doivent avoir le temps de se laisser aller à des activités ludiques, explorer leur créativité dans des moments non encadrés. Nous devons leur laisser le temps d’apprendre ce qu’est le temps, même s’ils ou elles s’ennuient un peu parce qu’aucune activité n’est à l’agenda et que la wi n’est pas permise à cette heure-là.

    Souvent, un des problèmes pour les enfants, le manque d’enfants dans le voisinage dans certains quartiers. Cela amène à devoir organiser même la rencontre avec d’autres enfants.

    Un juste milieu dans tout, j’adhère à cela.

  3. J’ai beaucoup de problèmes avec le temps de ma fille de 13 ans parce que mon ex a inscrit dans la danse et le football après l’école.
     lundi 17h00-21h00 danse
    Mardi 5 a7, 30 de danse
    Mercredi 6 et 7; 30 danse,
    jeudi et vendredi de 6 à 07h30 football
    et dimanche 10h30 à midi. football

    Il semble exagéré et vous?

    1. Évidemment, c’est votre fille qui vous dira si elle est trop occupée. Elle vous le dira de plein de façons: son entrain, sa motivation, son plaisir et aussi… ses notes. À mes yeux, c’est exagérément TROP! À moins qu’elle soit vraiment une surdouée, comment fera-t-elle pour réussir ce qui devrait être l’essentiel, c’est-à-dire ses études?

      1. je suis aussi inquiet que cette dame qui parle de sa fille de 13ans , et c’est pour cette raison que je viens sur les forum pour essayer d’apprendre d’autres. j’ai un fils de 12 ans qui pratique du tennis et le conservatoire depuis l’age de 6 ans ,il est dans une école privée catholique donc on demande aux enfants beaucoup d’efforts. Mon fils apres l’ecole le
        lundi a tennis de 18h a 19h puis le saxophone de 20h15 a 21h30
        mardi il a le saxophone de 20h a 21h30
        mercredi tennis de 17h a 18h
        jeudi il a le solfège de 19h a 20h30
        vendredi tennis de 18h a 19h
        samedi il a anglais dans une ecole de 11h30a 13h30 et l’après midi tennis en cour particulier de 2h le soir
        dimanche il a tennis de 15h a 17h

        je constate a peine qu’il est trop charger.
        ma question aujourd’hui est ce que c’est supportable pour lui?

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