Les spécialistes de l'exercice physique recommandent souvent d’intégrer la marche dans notre vie, si nous voulons rester en forme. De fait, si nous voulons marcher régulièrement, mieux vaut se donner un lieu d'arrivée. Par…

À partir de la Révolution tranquille, les mères québécoises ont eu la bonne idée de rejeter la double injonction du clergé catholique : « vierge et mère ». Or, semble-t-il, ce n’était que pour se soumettre à un autre discours, tout aussi double, contradictoire et, de ce fait, irréalisable.
Quand ils abordent le sujet chaud de la « conciliation travail-famille », les magazines féminins se font les chantres du contrôle, de l’organisation et de la planification. « Organisez vos horaires au quart de tour; on ne planifie jamais assez », « Planifiez vos repas à l’avance, prévoyez tous les ingrédients », « Faites des listes », nous conseille-t-on.
Pourtant, presque dans un même souffle, tout le monde est d’accord sur un point: « À bas le perfectionnisme! » Car celui-ci représenterait le principal obstacle à notre carrière et à notre bonheur familial. « Sachez lâcher prise! »; « Détendez-vous! »; « Prenez du temps pour vous! » proclame-t-on.
Mais, dites-moi, le contrôle absolu, cela n’est-il pas du perfectionnisme?
Qu’est ce que ça veut dire être imparfaite, dans un contexte où nous avons chaque jour à planifier les repas, les achats, les activités? Imparfaite oui, mais sans faille, sans faute. Cela existe-t-il? Est-ce réaliste?
Tournez les coins ronds ET faites des listes. Déchargez vos journées de semaine : faites tout la fin de semaine!
Préparez les repas de la semaine à l’avance ET laissez participer vos enfants : il est tellement sain pour eux d’apprendre à bien manger! Celles et ceux qui conseillent savent-ils seulement ce que c’est de faire la cuisine avec un enfant? Est-ce vraiment compatible avec le plan de production serré qu’implique la préparation simultanée de cinq repas?
Préparez vos vêtements et ceux de vos enfants la veille ET levez-vous 30 minutes avant eux afin de pouvoir vous préparer… Car il faut bien continuer à être belle, bien maquillée, en pleine forme. Et les magazines renchérissent en nous montrant des cuisines étincelantes, des chasses aux microbes, des chambres d’enfants « de rêve ».
Et si imperfection rimait avec désorganisation, improvisation, chaos? Et si ne pas être parfaite signifiait se tromper, s’enfarger dans les jouets d’enfants et ne pas porter de vernis à ongle?
J’avoue que je supporte de moins en moins le double langage des magazines féminins. Tous ces trucs du plus évident au plus farfelu pour « lâcher prise » ne peuvent tenir sur la même page que la cuisine impeccable, la maman super belle et ses enfants habillés griffés qui prennent dans la joie leur collation santé.
À la base de tout cela, il y a une idée fausse : il s’agit de contrôler pour vivre sereinement. Mais, « être en contrôle », n’est-ce pas, un peu, avoir peur de le perdre? Comment, alors, réussir à lâcher prise?
En contrôle et imparfaite… Hum… Vierge et mère, tant qu’à y être!
Pour la fête des mères, je nous souhaite d’être vraiment imparfaites… juste de temps en temps!
Dans le sens de « botcher »…
Dans le sens de « être humaine ».
Merci beaucoup Christine! Je me sens totalement rejointe par ce texte qui dit tout haut ce que je pense tout bas depuis que j’ai des enfants. Ce double discours est tellement pervers. Pendant quelques années, je me suis rendue malade à maintenir les apparences, puis j’ai fini par choisir ma santé mentale et le plaisir de vivre en famille plutôt que de ranger, organiser, planifier. Mon conjoint, lui, était bien plus détendu que moi avec tout ça, il m’a aidée à me détendre davantage. Mais ce n’est pas facile d’assumer d’avoir une maison en désordre. Il a fallu que j’aie de bonnes conversations avec ma mère avant qu’elle comprenne. Je ne parle même pas de mes soeurs, encore maintenant je donne un grand coup dans le ménage avant que l’un ou l’autre ne me visite. On a beau être des professionnelles dans ma famille, on a appris qu’une femme tient bien son intérieur! Pour la participation des enfants, j’ai ri en te lisant, c’est tellement vrai!! Merci encore, je me sens bien moins seule! Qui d’autre va briser le tabou et casser les apparences?
Il faut aussi accepter – et ce n’est pas toujours facile – que toutes les tâches ne reviennent pas à la femme de la maison. Il faut déléguer et lorsque l’on délègue aux enfants et au conjoint la responsabilité de certaines tâches, de certains repas, tout ne sera pas fait comme on le ferait, que le résultat ne sera pas identique, et que l’on ne recommencera pas à le faire. Pour vivre ensemble quand tous ont des activités hors de la maison, tous doivent partager le travail d’entretenir la maison et des repas à faire.
Chez nous, il n’y avait pas de jeu sur l’heure du repas. Il devait être prêt pour 18h30 et que ceux qui ne le préparaient pas devaient être à l’heure à la maison à moins de force majeure. Celui ou celle qui était responsable du repas s’arrangeait pour être là. À partir du secondaire, les enfants peuvent assumer la responsabilité de préparer un repas par semaine. Cela est formateur pour le moment où ils voleront de leurs propres ailes. Cela permettait aussi aux parents de ne pas toujours courir pour arriver à la maison et préparer le repas.