Un objectif s’élabore dans un espace bien circonscrit que les théoriciens de la gestion du temps nomment «zone d’influence*». Cette zone délimite les domaines et les lieux où nos actions peuvent…

Au mois de juillet de l’année dernière, le journal Les Affaires présentait les conclusions d’un chercheur de l’UQAM à l’effet qu’il était « payant » de décrocher*, trois études scientifiques à l’appui.
La première affirme que, pour les athlètes, ce ne serait pas l’entrainement qui compte autant que la capacité de récupérer entre les entraînements. De fait, on s’est aperçu que lorsque les charges d’hormones liées à la performance (comme le cortisol) ne baissaient pas assez — résultat de trop d’entrainement — leur état psychologique devenait négatif et ils n’arrivaient plus à mobiliser leurs ressources pour fournir l’effort nécessaire pour « atteindre un sommet.»
Une deuxième étude démontre qu’une bonne récupération demande trois choses: un détachement psychologique complet du travail, un état de calme et l’engagement dans une activité différente. « Autrement dit, conclut l’auteure de l’article, pour atteindre son sommet de performance au travail, il faut se débrancher du travail. »
Une troisième étude porte sur la qualité de l’oscillation entre vacances et travail.
« Les gens qui sont très satisfaits au travail mais pas dans leur vie privée développeront une passion obsessionnelle envers le travail, et leurs attentes face aux vacances seront déçues; si c’est l’inverse, et que ces besoins sont comblés seulement en vacances mais pas au travail, leurs vacances ne les aideront pas à travailler de façon optimale»
On cite, à titre d’exemple, un dirigeant d’entreprise qui laisse son cellulaire dans le coffre-fort de son hôtel. Il prend six semaines de vacances par année, en s’assurant qu’un collaborateur soit toujours parfaitement au courant de ses dossiers. C’est d’ailleurs une directive généralisée à tous ses employés.
Enfin, un coach en gestion affirme que les vacances ne devraient jamais commencer par une remise en forme d’un corps rendu au bord de l’épuisement. Il conseille de préparer ses vacances avec soin, en refusant quelques semaines à l’avance tout nouveau projet.
Mais, dites-moi, est-ce que cela veut dire que si les vacances n’étaient pas un gage de performance future, nous n’en prendrions jamais? Cet article semble indiquer en effet que si le travail sans relâche rendait plus performant que les vacances, plusieurs d’entre nous n’en prendraient pas!
Qu’adviendrait-il alors de tout ce que nous pouvons vivre en vacances : l’émerveillement suscité par un paysage nouveau, la conversation animée autour d’un barbecue, le verre de blanc bien frais, le hamac invitant, les lectures divertissantes? Qu’adviendrait-il de notre richesse d’êtres humains, de ce qui fait de nous des êtres complets et pas juste « performants »?
Nous prenons des vacances pour vivre autre chose, autrement. Pour lâcher les rennes sur le dos du temps afin de découvrir où il pourrait nous conduire. Nous prenons des vacances pour être plus vivants, tout simplement!
Je vous souhaite donc de bonnes vacances. À la rentrée, j’aurai un « petit nouveau » à vous présenter : La surchauffe de nos agendas. Vivre le temps autrement. J’aurai beaucoup de plaisir à vous en parler.
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*DANSEREAU, Suzanne. « Apprendre à décrocher, c’est payant », Les Affaires, vol LXXXIV, no 26, 7 juillet 2012, p. 14.
Bonjour Christine, ton texte me fait dtellement de bien aujourd’hui. Il me reste encore un mois avant d’arriver à mes vacances et je travaille bien entendu à un rythme moins soutenu, la fatigue se faisant sentir. Au lieu de me sentir coupable d’avoir besoin de pauses plus longues et plus nombreuses, je découvre en te lisant que cela est nécessaire pour que mes journées demeurent productives. Sans ces pauses, je serais encore moins efficace, ce ne serait que du présentéisme. Merci! Bonnes vacances à toi et à ta famille! J’ai terriblement hâte de découvrir le ‘petit nouveau’!
J’y crois au décrochage, à faire autre chose, à savourer le temps différemment, cela redonne de l’énergie.
Merci de nous le rappeler.
Ce sera un plaisir de découvrir le nouveau au retour.
Bonnes vacances!