D’abord, laissez-moi vous souhaiter, chères lectrices, chers lecteurs, une excellente année 2016. Alors que tous et toutes s’entendent pour affirmer que la santé doit se trouver en tête de liste…

En choisissant le peu de cartes de Noël que j’ai à envoyer, je me retrouve devant mon ami le cardinal, un oiseau particulièrement apprécié des Hallmark de ce monde, en cette période de Noël.
Le cardinal a pour moi un sens particulier. Car c’est lui qui m’a appris à m’arrêter.
Mon mois de décembre 2008 a été particulièrement fébrile et éprouvant. De fait, il a débuté par un téléphone de ma médecin m’annonçant que le résultat de ma biopsie au sein gauche était positif et qu’il fallait que je rencontre un oncologue. Il s’est terminé dans la révolte la plus complète, puisque le 24 décembre (eh oui, le 24 décembre) ce médecin m’apprenait qu’on devrait faire une mastectomie.
Ce mois-là, je l’ai passé à tourner dans mon salon, envahie par la peur, la colère et la dépression. Je n’arrivais pas à comprendre et accepter ce qui m’arrivait. Mes préparatifs de Noël, si agréables et importants quand on a des enfants qui croient encore au Père Noël, avaient perdu tout intérêt. Comme mes autres projets – qui ont toujours été très nombreux –, ils me tombaient des mains.
Or, les fenêtres de mon salon donnent sur notre jardin, qu’un couple de cardinaux venait régulièrement visiter. C’est un bel oiseau, un cardinal, et on ne parle pas assez, à mon avis, de la femelle, plus nuancée, moins flamboyante, mais vraiment aussi jolie…
Un cardinal, ça porte un nom plein de sens. De fait, en plus d’être un curé qui a pris du gallon, un cardinal indique ce qui est le plus important. Il y a les points cardinaux, les vertus cardinales, les valeurs cardinales. Mon dictionnaire parle de « ce qui sert de centre, de pivot ». Avec lui, on se trouve de plain-pied dans l’essentiel.
Ainsi, en ce mois de décembre 2008, alors que je me sentais si dénudée de toutes mes certitudes, si près de l’absurde et de la mort, j’ai eu plusieurs visites du cardinal. À chaque fois que ce dernier se pointait devant ma fenêtre, j’avais décidé d’arrêter de m’agiter, arrêter de penser pour le regarder. Je m’abîmais alors dans l’instant présent. Je le contemplais. Je m’ouvrais à son message : « Concentre-toi sur l’essentiel ».
Cet hiver-là, j’ai développé un réflexe. Cela a été un des beaux cadeaux de l’épreuve subie. Moi qui peux si facilement verser dans l’affairement, je m’arrête encore quand je vois un cardinal.
Et je me demande, en prenant le temps de le regarder voleter au hasard des plantes de mon jardin ou des buissons sur le parcours de mes promenades, ce qui pour moi, ici et maintenant, est essentiel. Je me recentre sur ce cardinal intérieur, ce pivot.
Exercice salutaire, surtout dans des temps aussi fébriles que celui-ci.
En relisant, cette belle prise de conscience qu’a suscité le cardinal, Christine, je me prends à en souhaiter un dans ma vie et pourquoi pas dans la vie de chacune et chacun d’entre nous durant le temps des fêtes qui vient. En regardant bien, je suis certaine d’en trouver un dans la crèche ainsi que dans les bénédictions du Jour de l’an.
Lise
Quel beau souhait pour le temps des fêtes! Je joins ma voix à la tienne…
Chère Christine,
Quel beau mot! Tu as le don d’apporter aux gens un message tellement signifiant: s’arrêter à l’essentiel.
Ce que je m’efforce de faire moi aussi, ayant eu un verdict de cancer de la vessie à la veille du Nouvel An 2007.
Comme tu parles de point cardinal, j’avais toutes les raisons de « perdre le nord » lorsque le médecin m’a annoncé que j’avais une tumeur dans la vessie et que j’allais être opérée le 17 janvier suivant. N’ayant jamais été malade, les « pourquoi? » et les « comment ça se fait? » ont occupé mes pensées pendant des mois.
Mes enfants devant arriver le lendemain du verdict, j’étais moi aussi dans la préparation de ma fameuse bûche de Noël, un dessert traditionnel chez nous. Toute une nouvelle à leur annoncer en ce supposé temps de réjouissances.
J’ai tenté tant bien que mal de dissimuler mon grand désarroi et ce n’est qu’après avoir attendu les douze coups de minuit que je décidai de leur faire part de ce que je vivais.
Il va sans dire que la fête a pris une toute autre tournure et cette nouvelle a eu l’effet d’une douche froide pour tous. Plus personne n’avait le coeur à rire, nous étions plutôt dans les larmes et l’inquiétude.
Tu as eu le cardinal pour t’aider à te recentrer, moi, ce fut mon mari et mes enfants ainsi que les multiples plantes qui ornent ma maison. C’est pour eux que j’ai pris la décision de combattre et de continuer à vivre.
Le temps a passé et je célébrerai la 7e année de VIE avec ma lutte contre cette visiteuse indésirable qui n’aura pas eu raison sur moi et qui ne l’aura jamais d’ailleurs. Elle refait surface de temps à autres mais je ne lui laisse pas de chance de s’installer, je n’en veux tout simplement pas.
A toutes et tous, je souhaite la santé, l’amour et de beaux projets pour continuer votre mission sur terre.
Et pourquoi pas la visite d’un oiseau qui vous rappellera de bien profiter du moment présent.
Merci, Claire, pour ce beau témoignage! J’ignorais que ton aventure personnelle du cancer avait débuté durant un temps des fêtes… Le message du cardinal a été le même que le tien: vivre pour ceux que j’aime. Et ceux-ci me l’ont bien rendu: un conjoint aimant, des enfants pleins d’attentions, des ami-e-s présents et une communauté, L’autre Parole, me soutenant par leur forte spiritualité.
En publiant ce texte, je me suis rendue compte que tout cette aventure s’est passée il y a cinq ans! Cinq ans, c’est la date charnière pour parler de rémission. Cette année, j’y entrerai avec soulagement.
Félicitations, chère Christine !
Quel beau message pour ce temps de fébrilité !
Ton expérience profite à tous et toutes pour relever les défis et s’accrocher à l’essentiel.
Noël tout de joie et de sérénité, espérant rencontrer le cardinal extérieur et surtout intérieur !
Tante Claire, aps.
Merci à toi qui as toujours été très inspirante, quand on parle de vie centrée sur l’essentiel!
Merci de nous rappeler que lorsque la fébrilité nous gagne – que ce soit pour les préparatifs de Noël ou pour un drame – il faut s’arrêter et se laisser imprégner par quelque chose de beau et bon autour de nous. Merci de nous rappeler la force de la solidarité humaine.
Merci moi aussi c’est temps—ci je vois souvent des cardinal,présentement je traverse des épreuves,et chaque fois je vois ce magnifique oiseau qui me donne du courage pour continuer Merci