Un objectif s’élabore dans un espace bien circonscrit que les théoriciens de la gestion du temps nomment «zone d’influence*». Cette zone délimite les domaines et les lieux où nos actions peuvent…

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Art désuet, la prise de résolutions au Nouvel An est peut-être encore de mise pour vous. Quant à moi, j’aime faire le point lors du passage d’une année à l’autre. Je ne cherche pas tant à « m’améliorer » ou à me « dépasser », qu’à faire simplement une pause pour voir où j’en suis, me rappeler ce qui est essentiel et rectifier la direction, le cas échéant.
Une amie, faussement candide, s’étonnait qu’on puisse se dépasser soi-même. Et si, dans cette course, nous nous perdions de vue? De fait, l’image est belle et stimulante, mais ce n’est qu’une image, inspirée par notre société performante et sa croyance au progrès infini. Ceux et celles qui la prennent au premier degré risquent d’être éternellement insatisfaits et, à force de tenter cet exploit, de se rendre malade. De plus, à essayer sans relâche d’être « toujours plus », ne devient-il pas dangereux de vivre dans une perpétuelle fuite en avant?
On nous dira qu’on peut toujours « se dépasser ». Du moins, faut-il y tendre, afin de garder l’élan, la motivation. Je pense pour ma part qu’il est possible de garder l’élan et de s’épanouir au sein d’une limite « bienveillante ». Je trouve que c’est plus réaliste et surtout plus respectueux de l’être humain que nous sommes.
Bien sûr, nous pouvons nous améliorer, mais pas dans tous les domaines en même temps. Et jamais au-delà d’une certaine frontière (que nous seul-e-s pouvons identifier), à partir de laquelle nous n’éprouvons plus de plaisir, sentons que nous abusons de nos forces ou sommes tentés de tricher afin de tenir le rythme. Le psychologue américain Neil Fiore affirme à ce propos que, souvent, la procrastination est un moyen inconscient de résister à des objectifs toujours en croissance, la manifestation d’un découragement d’avoir à fournir des efforts qui ne seront jamais jugés suffisants.
J’aime bien proposer d’autres images de la limite. Revenons donc au jardin, où la limite crée des espaces, de l’intimité. Une barrière de bois, un mur de pierres sont des moyens de mise en valeur de la beauté. Ainsi, on s’attache à créer, au sein d’un lieu déterminé, une œuvre où le « plus » est remplacé par le « mieux ». Un amas de plantes moribondes n’est pas invitant et tout l’art du jardinage est de faire resplendir ce qui est déjà là. De bien faire ce qui est à faire. D’inscrire dans la durée ce que l’on s’est employé à mettre au monde. Il n’est pas question de conquête, mais de profondeur dans les engagements de sa vie.
Devant la barrière de nos limites personnelles, il est possible de cesser de regarder au-delà, avec envie, avidité ou frustration. Tournons-nous simplement du côté opposé et voyons tout ce qu’il y a à faire à l’intérieur des limites de notre temps, de notre énergie, de notre « champ d’action ». Épanouissons et explorons nos forces et nos talents, soignons avec amour ce qui est. Et profitons-en!
Bonne année!
Chère Christine,
Très belle réflexion ! Claire Durocher, aps
Chère Christine,
Comme toi, je pense qu’il est très bon de prendre une pause pour réfléchir sur l’année qui vient de s’écouler, de regarder quels ont été nos succès, nos moments de bonheur et aussi ceux qui ont été plus difficiles.
Ceci nous procure l’occasion de réaliser que nous avons été à la hauteur malgré tout et de prendre les mesures pour corriger les petites erreurs s’il y a lieu.
Merci de nous rappeler que nous sommes des êtres pleins de potentiel.
Vouloir améliorer un point à la fois et s’attarder à faire grandir les projets déjà en place, s’investir dans un nouveau qui nous tient à coeur, cultiver son propre jardin en faisant fructifier ses talents, c’est ce qui nous fera avancer dans cette vie que nous avons le pouvoir de faire belle, en autant que nous respections nos propres limites.
Un intéressant plan d’action pour l’année 2015 qui s’offre à nous et que je souhaite hautement enrichissante pour tous.
Claire