Nous avons beau gérer notre temps avec la meilleure volonté du monde, cibler et planifier avec compétence, nous aurons toujours une inquiétude, une attente ou un contretemps pour nous déconcentrer,…

De retour de convalescence, un copain Facebook écrit : « Wow, retour au travail, en télétravail, ordi maison KO, gazon 24 pouces, piscine déborde, encore sur pneus d’hiver, pantalons trop grands…gère ta vie me dit le cardiologue…Ben oui c’est sûr! »
Je connais si bien cette impulsion désagréable, qui fait grimper le taux d’adrénaline et qui donne des palpitations… On l’appelle « urgence »!
Quand nous réussissons à nous arrêter ou que la vie nous y oblige, les retours se font souvent sous le signe de l’urgence. Pendant notre absence, le monde a simplement continué de tourner à son rythme – affolé – et nous nous retrouvons devant une quantité de tâches accumulées. Nous nous sentons donc obligés de rattraper le temps perdu. D’où un sentiment d’urgence exacerbé.
Dans l’exemple ci-dessus, ce n’est pas tant du côté du travail que l’urgence semble le plus intolérable. Peut-être est-ce simplement parce que cette urgence-là est irrémédiable et, donc, acceptée.
C’est la vie quotidienne qui fait retentir ici les sirènes de l’état d’« urgence ».
Il semble donc que l’urgence se soit installée dans nos vies à demeure. Elle nous habite, elle est notre manière d’être. Tant et si bien que nous ne nous méfions plus de l’émotion qu’elle suscite. Si elle est là, c’est qu’elle est justifiée. Or, est-ce toujours le cas?
Quelles sont ces tâches qui nous paraissent si urgentes?
Entendons-nous d’abord sur le fait suivant : pour qu’il y ait urgence, il doit y avoir une échéance. Parce quand on a tout le temps, il n’y a pas d’urgence, vous me suivez?
L’ordi maison KO. Évidemment, cela représente une grosse charge de travail. Mais qu’elle soit accomplie en un jour ou en une semaine, cela n’implique pas de conséquences graves, surtout quand on a accès à un autre ordinateur. Elle n’est donc qu’une source d’agacement qui, avec quelques bonnes respirations et un peu de philosophie, finira bien par se résorber.
Gazon 24 pouces? À ce stade, ce ne sont pas quatre pouces de plus qui feront une différence. Peut-être faudra-t-il une faux… Demain? Dans cinq jours? Est-ce que le ciel nous tombera sur la tête à cause de notre gazon non coupé?
La piscine déborde. Ça c’est peut-être une vraie urgence… à moins que ce ne soit qu’une figure de style? Ce qu’on lit, c’est : l’été est là (hum… il neigeait à Sherbrooke, il y a deux jours) et il FAUT QUE la piscine soit prête! J’appelle ça un FAUCON.
Les pneus d’hiver? Ben quoi, ce sont des pneus, les pneus d’hiver, non? (Et il neigeait à Sherbrooke, il y a deux jours…) Le rendez-vous chez le garagiste sera plus facile à fixer après la bourrée de la fameuse période « du changement de pneus ».
Pantalons trop grands? On resserre, pour l’instant, la ceinture. Parce que si le pantalon tombe, là c’est une vraie urgence… En fait, c’est la seule que je vois!
« Gère ta vie, dit le cardiologue… » Moi je réponds :
Gérer moins, vivre mieux.
Mais je suis tellement à contretemps!
PS : Prends bien soin de toi, ami Facebook! Et merci pour l’inspiration!
PPS : C’est tellement plus facile d’analyser les urgences des autres… C’est à ça que peuvent servir les « amis »!
L’ami Facebook a tout lu et quelle belle lecture et vérité, toute simple mais inutilement perçue en catastrophe. J’ai encore peine à en rire mais je méditerai là-dessus sérieusement. En espérant que plusieurs seront touchés personnellement, de l’intérieur, là où l’action véritable doit s’enclencher. Namaste et bonne vie.
Un bloque que je prétends rempli d’humour.
Il faut se raisonner pour choisir nos priorités et ensuite s »écouter si on veut réussir à gérer moins et vivre mieux .
Je dirais qu’il y a même des urgences avec échéance qui peuvent être reportées dans le temps. Il faut d’abord se respecter, voir le faisable dans une situation x et accepter de vivre avec le possible et chaque chose se fera en son temps et en plus cela risque de se faire dans le plaisir. Notre mieux-être y gagne. L’urgence, la vraie, il faut le dire et le redire c’est quand il est question de vie et de mort.
Chère Christine,
Comme ton propos tombe à point!. Je viens de subir un dégât d’eau au sous-sol et j’ai découvert le tout juste au moment où je devais partir vers Québec pour une funéraille vendredi dernier. Le chauffe-eau avait rendu l’âme lui aussi…..en inondant 3 pièces.
Le plus urgent a été d’avertir la compagnie d’assurance et Urgence Sinistre pour aspirer l’eau et installer des séchoirs et ensuite, je suis partie en voyage en laissant derrière moi ce pépin inattendu.
A mon retour, j’ai constaté que mon absence n’avait rien changé au cours des choses et que ma priorité dêtre présente aux funérailles avait été la plus importante. Qu’aurais-je pu faire de plus en demeurant à la maison sinon de m’en faire avec ce qui venait d’arriver?
Je constate qu’avec le temps, j’accepte mieux les imprévus malgré qu’ils soient très dérangeants et je vais au plus urgent et au plus important en premier. J’ai appris à accepter que je ne peux pas tout contrôler et à prendre les jours un à la fois en me concentrant sur le positif: j’ai eu de l’eau chaude lundi midi et j’ai pu prendre un bon bain relaxant malgré le sous-sol tout à l’envers.
Quant à l’échéance des travaux, il n’y en a aucune mais j’aimerais bien avoir tout rangé avant la fin de l’été……si c’est possible.
Bravo! Quelle beau message, et quelle belle écriture…..
Malgré un mois qui fut très difficile, passée par toutes les émotions( stress, urgence, la vraie, l’attente des ambulanciers car la mort me prenait mon mari devant mes yeux) la peur…..non pas vraiment, car je sentais
avec une foi inébranlable que tout irait bien, car tout le parcours de cet épisode s’est déroulé avec magie.
Ambulanciers très rapides, efficaces et surtout très sécurisants pour L-J et moi.
Samedi dans la nuit, aucune auto sur la route.
Le cardiologue attendait L-J au centre de cardiologie, aucun autre patient. Tout s’est passé dans un temps record. Dans la chapelle où j’ai attendu au moins deux heures, jamais je n’ai demandé
de sauver mon homme, j’ai remercié encore et encore de l’avoir sauvé car il m’était évident que tout irait bien.
Par contre, ce n’était pas le cas pour L-J, colère, il s’est senti abandonné , pourquoi est-ce arrivé à lui?
la peur….les remises en question du changement de vie ,l’angoisse totale. Maintenant mon homme me revient peu à peu, les émotions s’estompent, les rires reviennent et sa foi aussi. Merci! il n’y avait pas seulement de l’humour, il y avait de l’amour…………….