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CC geograph.org.uk
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On peut ranger, catégoriser, organiser nos activités dans nos horaires, comme on range proprement dans nos armoires des objets sans vie.

Mais un rapport au temps vivant nous demande de le soigner. Voici donc la quatrième position  à adopter pour vivre le temps autrement.

Soigner le temps, c’est autre chose que « s’occuper de soi ». Ce n’est pas se préoccuper de son sommeil, de son alimentation ou de ses activités physiques. Soigner le temps, c’est veiller à ce qu’il soit à l’aise, qu’il ait de l’espace pour se déployer et accueillir l’essentiel.

Dans un temps vivant, aucune activité ne peut être isolée du reste de notre vie. Ce n’est pas parce que nous venons de fermer un bon roman qu’il cesse de nous faire réfléchir; ce n’est pas parce qu’on vient de quitter un ami que ses propos cessent de nous habiter. Le temps vivant inclut naturellement le fait qu’une tâche que l’on vient de terminer laisse des traces douloureuses au bas de notre dos, dans nos jambes fatiguées, dans notre tête trop pleine.

Soigner le temps, c’est tenir compte des liens entre nos agirs. C’est nous permettre de faire précéder une période de travail intellectuel intense par une séance de rangement tout aussi intense, afin que notre cerveau se mette en marche, dans un temps que je nomme panoramique. C’est nous permettre d’aller courir, de taper sur un ballon ou sur un oreiller après une discussion difficile. C’est nous permettre d’aller savourer sur un banc de parc cette grande nouvelle de l’obtention d’un contrat longtemps espéré.

Nul besoin de grands gestes spectaculaires : soigner le temps se fait au quotidien, comme une hygiène de vie. Par exemple, quand nous appelons une amie pour reporter un lunch qui, se trouvant coincé entre deux activités stressantes, ne pourra être pleinement apprécié, nous nous assurons de pouvoir respirer à l’aise dans notre temps. Quand nous nous efforçons d’alterner la nature de nos tâches afin qu’elles puissent solliciter notre tête, notre corps et notre cœur dans un tout qui ne nous épuisera pas, nous soignons le temps.

Soigner le temps, c’est refuser cette invitation à un autre party de Noël, alors que nous savons déjà que notre temps des fêtes sera tout sauf des vacances. C’est annoncer que nous rentrons de voyage le mercredi – et nous donner le lundi et le mardi pour atterrir en douceur dans notre vie professionnelle.

Le soin du temps honore nos décisions de « ne pas faire » autant que celles « de faire »; il reconnait que les premières améliorent la qualité des secondes, qu’elles permettent à nos journées de se dérouler avec plus d’harmonie et de sérénité.

Les objectifs, une fois réalisés, ne nous amènent souvent qu’à en fixer de nouveaux. Le soin, quant à lui, s’occupe de ce que nous avons déjà réussi à faire advenir, à faire exister. Il s’occupe de « faire durer ».

Et il se conjugue au présent.

 

Pour poursuivre la réflexion : La surchauffe de nos agendas. Vivre le temps autrement. p. 157-182

 

Cet article comporte 4 commentaires

  1. Tu as bien raison Christine.

    Chez les religieuses qui souvenet ne cessaient de se gaver de bonnes conférences , de bons livres , de bonne musique etc, on se disait souvent : nous ne nous donnons pas suffisament de temps pour digérer ce quye nous avons absorbé . C’est trop dru et cela est vrai pour les activités intellectuelles comme pour les activités physiques . A trop gober sans prendre le temps d’absorber profondément devient plutôt du gaspillage d’énergie et de temps et les résultats attendus sont absenets.

    Bye Tante Jeannine

    1. C’est un excellent exemple de soin du temps. Si nous prenions le temps de ‘digérer’ toutes nos activités, nous n’aurions sans doute pas besoin d’en faire autant. C’est comme le chocolat: si on prend le temps de le savourer, alors, on a pas besoin de manger toute la boîte! Merci!

  2. Le soin du temps… hier, je crois que c’est ce que j’ai fait. J’avais un agenda chargé, mais j’ai fait une grande place à l’imprévu, car en acceptant l’imprévu, je voulais bien le vivre. Donc, j’ai reporté ce qui était à l’agenda. Pas toujours simple, mais si on s’autorise à prendre soin de soi et du temps, on vit mieux chacune des étapes.
    Et j’adhère aussi à ce rappel de se donner le temps de revenir sur ce qu’on a vécu… malheureusement, je ne le fais pas assez. Merci de nous rappeler l’importance de cela..

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