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CC Catherine Combey
CC Catherine Combey

Il y a quelques jours, j’ai confronté ma fille à un dilemme.

Nous allions visiter sa grand-mère et elle a refusé de nous accompagner. Elle avait un devoir à faire. Elle m’assurait que c’était « important ».

J’étais d’accord avec l’importance de son devoir. Mais nous nous trouvions en présence de l’essentiel : le lien avec sa grand-maman était à cultiver avec soin et il demandait de la disponibilité. Elle a choisi de rester à la maison pour se consacrer à l’important… comme je l’avais fait moi-même durant le mois précédent, où je m’étais contentée de téléphoner à ma mère au lieu de lui rendre visite.

Je prends cet exemple pour revenir sur la distinction entre l’important et l’essentiel. Mon article portant sur ce sujet se maintient semaine après semaine en tête du palmarès des articles les plus lus de ce blogue; je me permets donc d’y revenir.

Choisir entre l’important et l’essentiel, cela arrive presque tous les jours. Et ce choix se fait en fonction de schèmes de pensée très différents.

L’important, c’est le concret, le tangible. Il se matérialise le plus souvent en un projet que nous avons patiemment et parfois difficilement élaboré. Quand il repose sur un énoncé personnel de mission, le projet est une parcelle du sens que nous donnons à notre vie, il est le véhicule de nos valeurs. Nous en suivons le fil : nous y avons réfléchi, l’avons planifié, en avons visualisé le résultat espéré et nous l’adaptons en le réalisant. Il n’est pas important pour rien. Une vie pleine et satisfaisante est une collection de projets porteurs de sens.

L’essentiel, lui, est plus flou, plus diffus. Mais il est beaucoup plus riche et multiforme que l’important. L’essentiel nous arrive par n’importe quelle porte de notre jardin, par n’importe quel domaine de notre vie et même, quelquefois, dans ce que nous trouvons inutile ou gratuit.

L’essentiel est ce qui reste lorsque nous ne pouvons plus travailler à des projets: une relation profonde avec les personnes que nous aimons, notre capacité d’émerveillement ou d’étonnement. C’est un agir plus subtil, à plus long terme, ayant souvent le poids d’une vie. Il peut aussi s’imposer en une seconde : un sourire, une respiration, une sensation, un appel à l’aide. C’est lui qui nous revient en mémoire quand nous regardons à rebours.

L’important, issu de l’essentiel, porte nos valeurs dans un agir circonscrit; et, lorsqu’il est bien organisé, il nous apporte la satisfaction du travail accompli. L’essentiel s’évalue autrement: une joie profonde blottie au fond de notre être, une surprise, un élan de reconnaissance.

L’essentiel demande à être capté dans l’instant, avec une boussole interne, puissante, qui nous garde dans le Sens. L’essentiel n’est pas « garanti » et il est hors de notre contrôle. Il peut passer sans qu’on le voie, nous pouvons aussi l’ignorer, et voilà le regret qui s’installe.

Encore une fois, toute la difficulté et la grandeur de l’entreprise humaine est de savoir discerner ces deux concepts. Savoir se consacrer à plein à ses projets mais pouvoir se laisser déranger et surprendre. Savoir accueillir l’essentiel.

 

Cet article comporte 1 commentaire

  1. C’est drôle Christine, ton texte arrive juste à point pour alimenter la définition de ma problématique dans la maîtrise. Pour combler les écarts entre une situation insatisfaisante et une situation désirée, je crois bien que l’essentiel peut faire la différence. L’important m’entraîne facilement dans des décisions qui me laissent un goût amer. Pour mieux circonscrire ma situation désirée, je crois bien que j’aurai avantage à identifier l’essentiel.
    Lise

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