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2014.06.03-131 CC fr.wikipedia.orgDans une « exhortation » publiée en novembre 2013, le pape François affirmait que la plénitude du temps et la limite du moment agissent en tension. Tandis que l’un fait tendre vers l’utopie,  l’autre nous inscrit dans une conjoncture particulière et nous invite à agir, ici et maintenant. Selon lui, cette tension nous permet de travailler à long terme, sans être obsédé par les résultats immédiats. Il en conclut que « le temps est supérieur à l’espace ».

Quelle belle formule! Elle décrit bien la force et la générosité du temps maillon, auquel François fait référence. De fait, privilégier le temps au lieu du moment, c’est « s’occuper d’initier des processus plutôt que de posséder des espaces. » C’est agir sans être obnubilé par la volonté de contrôler les résultats, en accueillant avec sérénité les imprévus, les exigences des circonstances, l’apport des autres et de la vie elle-même.  « Le temps ordonne les espaces, les éclaire et les transforme en maillons d’une chaîne en constante croissance, sans chemin de retour. »

Considérer exclusivement l’espace de notre propre vie ou la limite de notre capacité d’action individuelle « conduit à devenir fou pour tout résoudre dans le moment présent ». Tandis que le principe de tension entre l’ici et maintenant et le temps maillon «  aide à supporter avec patience les situations difficiles et adverses, ou les changements des plans qu’impose le dynamisme de la réalité ». François poursuit : « Il s’agit de privilégier les actions qui génèrent les dynamismes nouveaux dans la société et impliquent d’autres personnes et groupes qui les développeront, jusqu’à ce qu’ils fructifient en évènement historiques importants. Sans inquiétude, mais avec des convictions claires et de la ténacité. »

Dans un système politique où l’horizon de planification est de quatre années et moins – ce  qui s’avère déjà beaucoup plus long que dans le secteur privé où ils sont de trois ou six mois, le temps maillon est complètement ignoré par des politiques de l’instant. L’impatience et la volonté de posséder l’espace du moment présent l’emportent ainsi sur des agirs qui pourraient être plus cohérents et porteurs d’espérance.

Pour le dire dans les mots de François : « Parfois, je me demande qui sont ceux qui dans le monde actuel se préoccupent vraiment de générer des processus qui construisent un peuple, plus que d’obtenir des résultats immédiats qui produisent une rente politique facile, rapide et éphémère, mais qui ne construisent pas la plénitude humaine. »

Il ne reste plus qu’à remplacer le mot peuple, par les mots race humaine et/ou environnement et nous pouvons saisir l’enjeu principal : l’immense lacune que provoque l’ignorance du temps maillon.

 

Source : « La joie de l’évangile » du pape François, paragraphes 222 à 224.

Merci à Lise Gauvreau pour m’avoir fait découvrir ce texte.

Cet article comporte 2 commentaires

  1. Je me doutais bien que ce passage de la magnifique exhortation de François te plairait. Merci de ton commentaire qui me permet de l’apprécier encore davantage et de faire un lien entre l’Espérance qui m’habite et les nouvelles visions du temps que tu nous transmets.

  2. Je suis heureuse que notre Pape François te rejoigne dns tes réflexions.
    Sa mission étant de promouvoir le bien de l’humain d’abord il place les coordonnées vitales avant les intérêts économiques et autres , Son dire est non seulement important mais régénérateur .

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