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Source: pecheur.com
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Dans le temps en spirale (le temps qui tient compte de la réalité de la personne), un projet ne suit pas un parcours linéaire, mais circulaire, comme le sentier en lacets qui nous permet de grimper au sommet d’une montagne. Cette spirale possède deux caractéristiques importantes.

Premièrement, elle est plus évasée en son centre qu’à ses extrémités. De fait, lorsque nous débutons un projet, nous n’avons pas conscience de son ampleur. Ainsi, le champ qu’embrasse notre regard est restreint. Plus nous avançons, plus nous découvrons les implications et les conséquences de ce que nous désirons réaliser. Cette période est quelque peu angoissante, parce que nous pouvons alors perdre pied et nous égarer dans un chaos d’idées qui bousculent ce que nous avions d’abord envisagé. C’est troublant mais nécessaire. Dans l’esprit du temps panoramique (celui qui nous amène à considérer tous les possibles), ce temps incertain est même essentiel, puisque garant de la richesse et de la qualité du résultat final. Ce n’est qu’en continuant d’avancer, que ce qui est flou se précise : nous faisons des choix et la spirale se rétrécit pour former un résultat final.

Deuxièmement, la spirale de notre projet tourne autour d’un axe. Cet axe est fondamental : c’est lui qui crée la force de gravité qui tient le projet en orbite. Cet axe est appuyé sur le temps linéaire (permettant d’établir des étapes et une date d’échéance) et il permet au projet de ne pas éclater. Comparons-le à la corde qui tient le cheval fougueux pendant qu’il galope autour de l’enclos, ou à celle du cerf-volant qui, en le laissant voler, le maintient solidement à terre. Cet axe est solidifié par nos intentions, nos valeurs, notre vision de ce que nous voulons réaliser. L’objectif est cet axe. Il est le gardien du sens.

Nous avons tendance à confondre l’objectif avec le résultat final. Ce faisant, nous lui retirons sa souplesse qui, seule, peut garantir que notre projet sera encore pertinent et adapté à la réalité, au final. L’objectif ne nous attend pas à la ligne d’arrivée pour nous évaluer. Il nous accompagne tout au long du chemin. Il n’est pas de l’avenir. L’objectif est toujours dans l’aujourd’hui. Chaque jour où nous marchons vers le résultat attendu, il marche avec nous, il évolue avec nous.

L’objectif est ce poids solide qui permet de nous garder sur terre pendant que notre intelligence, notre vision et notre créativité prennent leur envol, nous permettant de voir large, d’ouvrir tous les possibles, de saisir les opportunités et de nous ajuster pour mieux répondre aux méandres de la route. L’objectif est de notre côté. Il n’est donc pas figé. Il n’est pas une injonction, mais un outil. Il bouge avec nous, se transforme avec nous, s’ajuste avec nous. Mais il nous tient aussi, à chaque pas de la route, chaque jour de l’aventure.

 

Note : Merci à mon amie Françoise Beaudet pour m’avoir inspiré cette réflexion.

Cet article comporte 4 commentaires

  1. Merci à toi Christine d’avoir continué à enrichir cette réflexion.

    J’aime beaucoup ton image, illustrant si bien ton premier point, sur la spirale plus évasée au centre qu’aux extrémités: l’évasée représentant si bien ces temps d’exploration pour aboutir sur des prises de conscience et revenir au concret avec une autre piste d’action.

    Dans le deuxième point, comme tu le dis si bien l’axe est comme cette corde du cerf-volant, toujours en lien avec l’objectif très concret. Le sens, c’est encore plus en amont, c’est ce qui va vous donne l’énergie dans la main pour tenir la corde. Ça part des tripes, comme on dit.

    L’objectif n’est pas gardien du sens, l’objectif doit être en lien avec le sens … et cela prend un bon gardien pour créer ce lien ! C’est un des rôles du coach: aider son coaché à créer des liens entre objectif et sens.
    Alors il va trouver l’énergie et les idées pour mener son projet d’une main de maître.

    Vive la spirale, une image tellement inspirante et pleine de vie !

  2. Bonjour Christine,
    C’est toujours un plaisir de te lire. L’objectif n’est pas le résultat, il nous accompagne. Quand j’ai marché sur le Chemin de Compostelle cet été, mon objectif était de favoriser ma capacité à lâcher prise. Est-ce que le résultat était de me rendre à Santiago ?

    En fin de compte, il y a plein de résultats, dont un meilleur équilibre entre le travail et ma vie personnelle. En passant, une amie m’a recommandé un livre que j’ai beaucoup de plaisir à lire et que tu aimerais aussi.
    Vie privée, vie professionnelle de Anselm Grün. C’est un moine Allemand qui gère l’administration de sa congrégation et qui a rencontré plusieurs dirigeants d’entreprises.

    Caroline

    1. Merci, Caroline, pour ce très beau commentaire.

      Dans le fond, l’objectif (ou notre but, ou notre projet selon son degré d’élaboration), doit nous éclairer sur le pourquoi on veut aller là où on veut aller. Ainsi, si le résultat ciblé au tout départ ne correspond plus à ce pourquoi, l’objectif a le devoir de se transformer, de s’adapter. Et comme tu le dis si bien, il y a plusieurs sortes de résultats. À nous de voir celui qui a le plus de sens, qui est le plus approprié pour nous (et non pas celui qui nous fait le mieux paraître dans la société, par exemple). Celui qui nous donne le plus d’élan, comme le disait Françoise.

      Merci aussi pour la citation, que je lirai très certainement étant donné mon sujet de thèse.

      Au plaisir de te lire!

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