D’abord, laissez-moi vous souhaiter, chères lectrices, chers lecteurs, une excellente année 2016. Alors que tous et toutes s’entendent pour affirmer que la santé doit se trouver en tête de liste…

Du point de vue de la gestion du temps, ma dernière semaine a été parfaite. Une belle accalmie dans mes engagements a fait en sorte que j’ai pu consacrer la majeure partie de mes journées au quadrant 2 de la matrice d’Eisenhower : important / non urgent.
Je n’avais à faire face à aucune échéance, je n’avais pas le sentiment d’être submergée par les choses à faire. J’étais en paix (de ce côté, ça va et ça vient!) avec ce que j’ai nommé l’écume des jours* : tant que je serai vivante, ma liste de choses à faire sera inépuisable!
J’étais donc devenue, pour un temps, une « Louise » ou un « Paul »*, ces personnages idylliques décrits dans les ouvrages sur la gestion du temps, tellement maîtres de leurs horaires et d’eux-mêmes!
Un parfait dosage d’actions, une gestion impeccable… J’étais donc censée éprouver un sentiment de parfaite félicité. Et pourtant…
Tous les matins, je me suis levée avec l’impression de ne m’être jamais couchée : absence totale d’énergie, besoin viscéral de café. Dehors, la noirceur opaque me faisait frissonner d’inconfort. Et voilà qu’un rhume s’annonçait!
Dans le couloir du temps linéaire, tout était en ordre, imperturbablement focalisé sur des orientations parfaitement « priorisées ». Mais ce portrait est mécanique; il n’est pas vivant. La gestion du temps ne voyait pas tout; de grands pans de ma réalité lui faisaient défaut.
D’abord, bien que j’aime le mois d’octobre, j’ai du mal à conserver ma vitalité. Que je puisse y vivre des évènements remplis d’allégresse n’y change pas grand chose : mon énergie est au plus bas parce qu’elle doit s’adapter au changement de saison. Il n’est donc pas étonnant que j’y sois plus vulnérable au moindre microbe qui passe.
Ensuite, j’ai dû composer avec mon sentiment d’impuissance à aider mon fils qui avait reçu une mauvaise note en math.
Enfin, et surtout, j’ai vécu avec ma fille l’attente pénible du « verdict » du collège où elle avait passé un examen d’admission. Il y avait, planant au dessus de nos têtes, la crainte d’un refus. Toutes ses amies avaient fait le même examen et je ne parvenais pas à la convaincre qu’un échec ne serait pas « l’humiliation totale » qu’elle entrevoyait. Il n’y avait rien d’autre à faire qu’attendre.
La gestion du temps, c’est comme une maison impeccablement entretenue : tout est dans un ordre parfait et étincelant. Si on peut se réjouir de l’habiter, elle ne nous parle pas de la vie qu’elle abrite.
Le temps écosystème, quant à lui, nous dit que même si nos plates-bandes sont très bien entretenues, cela ne leur évitera pas de subir les caprices de la température.
La semaine dernière, mon temps était parfaitement géré, aménagé. Pourtant, la température m’empêchait d’aller m’y promener, d’en profiter, de l’habiter.
Quelle température fait-il dans votre jardin temporel?
* À contretemps, p. 183.
** Ibid, p. 54.
Contrairement à toi chère Christine, je ne subis pas de baisse d’énergie selon les saisons. Je peux ainsi vaquer aux diverses occupations se rattachant aux 12 mois de l’année.
Depuis que les jours raccourcissent, je réalise que la noirceur arrive plus vite et qu’il me faut sortir plus tôt pour aller marcher, nettoyer les plate-bandes, ramasser les feuilles mortes, couper des branches ou ranger la remise.
Viendra bientôt le temps d’approcher le bois pour les feux de foyer, d’aider à monter l’abri d’auto, de vider les dalles et je serai heureuse d’être au chaud pour continuer de ranger les bulbes rentrés et les vêtements d’été, de préparer manteaux et bottes pour l’hiver.
Rien n’est urgent mais ce qui doit être fait a son importance. Quand il fait beau, j’opte pour les tâches extérieures sachant très bien que le temps gris me permettra de faire la lessive, le repassage, la cuisine ainsi que toutes autres activités à ma guise.
Oui, il m’arrive de ressentir une petite douleur ici ou là mais je me dis que c’est passager. Je réussis à faire une belle journée quand même en m’occupant et en me concentrant sur le positif.
Mon temps est assez bien géré, je suis rarement malade et je peux affirmer que quelle que soit la saison ou la température, je fais avec et je suis parfaitement heureuse.
Chaque jour qui nous est donné nous offre la possibilité de nous réaliser, peu importe le temps qu’il fait.
Je termine en citant une pensée d’Émile Coué qu’il faut répéter 2 fois par jour:
« Tous les jours, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux ».
Il paraît que ça fonctionne. A vous de l’essayer.
Ton blogue »Écosystème» illustre bien que tout n’est jamais parfait en nous.
J’aime et j’approuve les exemples que tu donnes
pour nous faire réfléchir à comment animer notre maison bien entretenue mais froide.
L’automne, particulièrement de la fin septembre jusqu’au début novembre, c’est mon temps préféré de l’année. La lumière, les couleurs, tout me stimule. Au réveil, si je regarde par la fenêtre, je vois se détacher de l’érable de Norvège de mon voisin qui est encore vert, les rouges et orangés flamboyants de mon érable à sucre et là, qu’il pleuve ou qu’il fasse soleil. Si je regarde le jour de l’autre côté de la pièce, je vois se refléter dans le miroir les taches rouges qui viennent illuminer la pièce. À la campagne, si je m’appui sur un coude, je voix les collines de l’autre côté de la baie et la lumière du soleil qui part de la cime et descend lentement changeant radicalement le spectacle. Un cadeau de la nature. Si l’eau est calme, il y a dédoublement de l’image, si le vent est là, c’est comme une peinture abstraite, des teintes de rouge apparaissent. C’est le temps idéal pour les marches en montagne, l’air vif est propice à l’activité, à donner de l’énergie.
En novembre, c’est un autre spectacle. Quand l’eau est encore plus chaude que la température ambiante, la brume nous donne au petit matin des fééries en blanc, gris, noir.
Septembre c’est aussi pour moi qui ne suis pas dans l’enseignement comme le début de l’année. Mon année débute en septembre, la vie active reprend, les vieux projets ou les nouveaux sont là, c’est stimulant. Le 1er janvier, c’est une autre année sans signification particulière. C’est en septembre que le nouveau temps débute.
Merci à Claire et Monique pour ces belles fresques d’automne!
Vous voyez, moi qui me sent plutôt fatiguée l’automne, je suis toute pimpante au printemps! Vraiment, c’est là que la sève monte. Y aurait-il quelque chose à voir avec la date de notre anniversaire?
Quoi qu’il en soit, je vous l’accorde, l’automne est une bien belle saison dont la beauté peut sans aucun doute ensoleiller notre écosystème temporel!
[…] Cette semaine, je terminerai la fermeture de mon jardin. J’essaie de donner à ces travaux un aspect rituel : prendre conscience de ce qui se termine, aller au rythme de ce qui finit et se dépouille, de ce qui s’éteint. Je ne suis pas la seule : il n’y a qu’à lire les commentaires de Claire et Monique, sur mon article du 9 octobre dernier. […]