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Comme bien des gens de ma génération, ma conscience écologique s’est réveillée dans les années 1990. Depuis, par souci de cohérence, j’essaie d’intégrer mes valeurs écologiques dans un système plus large : le mien. Les grands intérêts de ma vie en sont teintés : écospiritualité,  écoféminisme, simplicité volontaire. Tout comme l’a été l’éducation de mes enfants. Sans parler du temps « écosystème »!

Or, ces dernières semaines, j’ai eu à emprunter les transports en commun beaucoup plus souvent que d’habitude. Étant donné que mes projets futurs impliqueront des déplacements plus nombreux et qu’il est hors de question que nous achetions une deuxième voiture, je me disais que j’en profiterais pour me familiariser davantage avec le réseau montréalais.

Ainsi, je viens de me rendre compte que, malgré mes belles valeurs, il y a quelque chose de très profond en moi qui proteste. On peut sortir une fille de Sorel, mais jamais Sorel de la fille… Et à Sorel, il est difficile de se déplacer autrement qu’en voiture. J’ai donc appris à conduire dès l’âge de 16 ans. Je suis de culture automobile, pourrait-on dire! Et cette culture s’est rappelée à moi avec force. Avec ce préjugé : tout déplacement est plus efficace en voiture.

Mais s’agit-il d’un préjugé? Ce qui m’aurait pris de 20 à 30 minutes en automobile m’en a pris 45, parfois même 60. Il est vrai que je ne compte pas le temps pour trouver une place de stationnement… Ni le prix dudit stationnement. Mais tout de même, il y a une grosse différence!

On me dira : « Oui, mais tu peux faire autre chose, dans un autobus! » C’est vrai, mais pas toujours. Il m’est difficile de me concentrer sur ma lecture, accrochée à un poteau et serrée comme une sardine dans sa boîte. Seul bon point : pas besoin de faire de marche de santé, celle-ci est incluse dans le prix du billet!

Dans une émission des Verts contre-attaquent, Johanne Elsener affirmait que tant que le transport en commun ne sera pas plus efficace que la voiture, il ne sera jamais largement utilisé. Elle a bien raison. Nous vivons dans une société où l’efficacité est une valeur bien plus fondamentale que l’écologie. Or, actuellement, le fait de prendre le transport en commun heurte de plein fouet cette valeur très largement partagée.

Nous aurons beau avoir une pensée toute vertueuse sur la réduction des effets de serre, cette vertu se dissipera comme la brume au soleil, tant que le temps compté sera du côté de la voiture.

Cette fin de semaine, aura lieu la manifestation du Jour de la Terre. M’y rendrai-je en autobus ou en voiture, comme l’année dernière? De fait, une famille de quatre personnes, sans passe mensuelle, c’est beaucoup plus économique à transporter en voiture. Et il y a si peu d’autobus le dimanche!

C’est ironique et très paradoxal, je le sais bien. Mais, enfin, suis-je la seule à vivre ce genre de situation?

 

 

Cet article comporte 2 commentaires

  1. Transport en commun ou auto?

    Quand on compte le temps pris pour un trajet, il y a une tendance à prendre le meilleur temps dans son auto et le plus long ou presque en transport en commun. Il faut faire attention. Le temps requis pour se trouver une place de stationnement est aussi important. Je me suis déjà retrouvée tournant plus de 10 minutes pour trouver une place à une bonne distance de mon point d’arrivée. De plus, la pluie, la rentrée scolaire, la première neige, un accident, et le temps requis va doubler, tripler pour se rendre en auto du point a au point b. Il faut donc, comparer le porte-à-porte pour avoir une meilleure idée. Et que dire de la fatigue et du stress reliés à la conduite automobile versus se faire conduire. D’aucunes choisissent également un mélange marche-transport public question d’intégrer un volet santé au trajet nécessaire pour se rendre au boulot. Et je laisse de côté les questions économique et environnementale qui sont primordiales selon moi.

    Quant au coût des sorties familiales, il ne faut pas oublier que pour les enfants de 11 ans et moins, à Montréal à tout le moins, c’est gratuit lorsqu’ils sont accompagnés d’un adulte du vendredi 18 h au dimanche 23 h 59, les jours fériés ainsi que durant les vacances de fin d’année, de la semaine de relâche, et pour la période estivale, i.e. de la fin des cours en juin jusqu’au moment de la rentrée scolaire. Difficile à battre comme coût pour une famille.

    Par ailleurs, se sentir tassée comme une sardine dans sa boîte de conserve est exaspérant. Là, le transport collectif montréalais a du chemin à faire pour combattre l’attrait de la voiture. Ma solution, transporter un tout petit livre à lire quand je suis prise dans ces situations-là, mais ce n’est pas toujours simple. Si je ne peux lire, j’essaie de profiter du temps qui m’est donné pour réfléchir sur un problème, une situation ou l’autre qui demande mon attention et pour lequel je n’arrive pas à prendre le temps.

    Et il arrive que selon les époques, selon le temps de l’année, le mode de transport va varier. Il faut prendre la gestion temps dans son ensemble et intégrer la meilleure solution selon la situation.

    1. J’ai vu une émission de télé où on comparait les temps réels de transport en ville. Et il est vrai que les différences sont souvent minimes. Donc, il y a aussi un préjugé à combattre. Merci Monique, de nous le rappeler!
      Mais j’ai aussi vu une statistique sur la perception des automobilistes québécois considérant la congestion des heures de pointe. Une importante proportion d’automobilistes pensent que c’est le seul temps de leur journée où ils sont enfin seuls et en paix! Inutile de se demander pourquoi les fabricants automobiles s’appliquent à faire ressembler les intérieurs d’automobile à des salons!
      Tout ça pour dire que sur cette question, il y a beaucoup de perceptions. Et celles-ci sont souvent plus tenaces que toute la rationalité qu’on leur oppose. Et je continue à dire que — malheureusement — dans notre société québécoise et ailleurs en Occident, l’efficacité est une valeur plus importante que l’écologie…

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