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CC Nebulan Deviantart.com
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Mary Poppins avait un sac sans fond. Sous le regard ébahi des deux enfants dont elle était la gouvernante, elle pouvait en sortir un miroir, divers accessoires de toilette et une patère.

Dans le dernier Harry Potter, Hermione utilise elle aussi ce genre de sac magique. Au cours de sa fuite éperdue avec ses deux amis, elle en sort tout ce dont ils ont besoin : vêtements, livres et même une grande tente, pour les abriter.

Nos agendas électroniques peuvent être pris, eux aussi, pour de magiques fourre-tout. Nous pouvons, dans un temps aussi limité que cinq minutes, y introduire une grande quantité d’informations. Il est possible d’y inscrire autant de tâches que nous le voulons.

Qu’en est-il de ce temps que nous voudrions emplir à l’infini?

J’ai l’habitude de dire que le temps est généreux. Qu’il peut même nous faire toucher l’éternité. Mais pas le temps linéaire, puisque celui-là est compté. Pourtant, c’est lui qui nous fait espérer y mettre une infinité d’actions.

Ce paradoxe pourrait peut-être s’expliquer par notre faculté de voir l’infiniment petit, en comptant les nanosecondes de chacune de nos minutes.

Étant devenus des as du multitasking, peut-être exigeons-nous d’une minute qu’elle compte double ou triple, et que le fait d’attendre que nos rôties sortent du grille-pain ne soit plus qu’une occasion de ranger la cuisine…

Enfin, peut-être que, vivant dans une société de l’accélération, les activités doivent, d’une part, prendre moins de temps et, d’autre part, se substituer les unes aux autres à un rythme de plus en plus effréné.

Beaucoup plus en beaucoup moins de temps. Une espèce d’éternité repliée sur elle-même, avec une infinité de temps inclus les uns dans les autres comme des poupées gigognes.

Cette infinité du temps peut être réjouissante et stimulante. Certains s’en émerveillent.

Mais comme pour les écosystèmes, il faudra trouver la frontière entre le « encore » et le « trop ». Pour certains, cette frontière est déjà largement dépassée. Mais d’autres sont « encore » capables : ce sont nos modèles.

Parlons de respect : respect de soi-même, du temps et, par extension, du temps des autres.

Ce beau principe exige de cesser de porter des lunettes roses et de voir chaque temps de notre journée comme le sac de Mary Poppins. Il implique de développer notre lucidité autant que notre bienveillance.

Comment? En s’observant. En comparant régulièrement le temps linéaire que l’on a prévu avec celui que l’on a réellement pris. Tant mieux si le temps, en parallèle, nous offre ses cadeaux. Chaque heure peut être un sac à surprises, un sac rempli de joies. Mais, toujours, ce sac-là a un fond.

Une seule chose compte pour faire respirer le temps : notre respect de la réalité.

 

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