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CC Primavera
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Une étude américaine a récemment démontré que, dorénavant, les hommes se sentent presque aussi stressés et pressurisés que les femmes (50% contre 56%) devant leur défi de concilier travail et famille.

Selon la même étude, les mères passent deux fois plus d’heures auprès de leurs enfants (14 heures par semaine) que les pères (7 heures). La nouveauté, c’est que les pères en éprouvent désormais un sentiment plus aigu de culpabilité. De fait, 46% des pères ont estimé ne pas passer assez de temps auprès de leurs enfants, comparativement à 23% des mères. Là aussi, c’est du quitte au double.

Dans son blogue, la journaliste Sylvia Galipeau a présenté les conclusions de cette étude. Elle a recueilli de nombreux commentaires de parents confirmant que la tendance américaine pouvait tout aussi bien s’appliquer au Québec.

Toutefois, je m’étonne que certains commentateurs aient attribué cette étude aux « méchantes féministes ». Au lieu d’accuser les féministes, peut-être devrions-nous plutôt analyser la société dans laquelle nous vivons.

Nos connaissances du développement psychologique des enfants ont confirmé que les pères sont tout aussi importants que les mères dans l’épanouissement de ceux-ci. Je peux le constater chaque jour en regardant la relation très étroite que mon conjoint a développée avec nos deux enfants.

Or, nous vivons dans une société où l’économie et la finance sont plus que jamais prépondérantes et toutes puissantes. Dans les priorités sociales, ce sont elles, et non la famille, que l’on place à l’avant plan. Une des conséquences est que le revenu passe bien avant les enfants quand on aspire à une certaine reconnaissance sociale. Tant et si bien que les familles sont considérées comme des unités économiques, avant tout.

La pression du « gros job, gros salaire » ne s’est jamais relâchée sur les hommes, même si, dans la majorité des cas, ils ne sont plus les seuls pourvoyeurs de la famille. La prévalence du travail rémunéré n’a pas bougé d’un iota. Cette pression s’est plutôt transmise aux mères d’enfants de moins de 18 ans qui, crise économique oblige, se sont mises à désirer travailler à temps plein dans une proportion de 32% en 2012, par rapport à 20% en 2007.

Dans une autre société, mettons sur la planète Mars, les deux parents auraient pu moins travailler l’un et l’autre. Chacun partageant la responsabilité de la survie économique de la famille, ils auraient partagé dans la même équité, la responsabilité de l’éducation des enfants.

On y était presque quand on annonçait la « société des loisirs ».

Mais le vent s’est mis à souffler ailleurs. On a plutôt décidé de cumuler les salaires au lieu de les compléter. Pour consommer plus, pour « faire rouler l’économie » et grimper le PIB.

Ainsi, au lieu de partager la tâche de gagner le revenu familial et d’élever les enfants, on a partagé la pression et la culpabilité de n’être pas assez avec eux. Drôle de « choix de société »!

 

Bonne fête des pères!

 

Cet article comporte 1 commentaire

  1. Les mères passant déjà près de 15 heures par semaine auprès des enfants, le double du temps des pères, il me semble qu’il soit tout à fait juste qu’elles éprouvent moins de culpabilité que les pères.
    Ce qui est vraiment nouveau et que tu soulignes, c’est que les pères commencent à se dire qu’ils devraient passer plus de temps avec leurs enfants. C’est un grand pas en avant. Il y a 10 ans, je ne suis pas certaine que cela était présent.
    Dans cette présence de plus en plus forte des femmes sur le marché du travail, il y a aussi un besoin pour les femmes d’avoir son lieu d’insertion, son lieu d’accomplissement, son lieu où se déployer et oui, via le salaire avoir une reconnaissance sociale et si la reconnaissance sociale ne vient pas du boulot accompli, le salaire permet une indépendance financière qui est importante. Oui, cette insertion pourrait se faire dans le bénévolat, mais dans un monde où il y a une telle prévalence des divorces, il ne faut pas que les femmes se retrouvent en situation trop précaire avec le divorce, s’il arrive.
    Le partage des tâches peut parfois se faire pour certains types d’emploi, mais dans certains secteurs, c’est impossible. Pensons aux enseignantes du primaire, où la connivence à une personne est importante, le partage de la tâche n’est pas selon moi une option.

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