Les spécialistes de l'exercice physique recommandent souvent d’intégrer la marche dans notre vie, si nous voulons rester en forme. De fait, si nous voulons marcher régulièrement, mieux vaut se donner un lieu d'arrivée. Par…

Dans mon livre La surchauffe de nos agendas, mon deuxième chapitre est consacré à trois attitudes qu’il est bon de cultiver quand on veut « vivre le temps autrement » : l’autonomie, la conscience de nos limites et la bienveillance.
Je voudrais parler aujourd’hui d’autonomie.
Notre travail (et l’entreprise qui nous emploie ou que nous avons réussi à mettre sur pied) est un élément majeur de notre jardin temporel. Souvent, il nous définit; idéalement, il nous valorise, nous nourrit et nous permet de réaliser notre « plein potentiel » d’être humain; dans tous les cas, il contribue à notre sécurité économique. Cette importance se couple généralement avec le fait qu’il est l’activité qui accapare le plus d’heures dans nos semaines.
Comme si cela n’était pas suffisant, certaines entreprises, jugées souvent comme les meilleures, ont des clubs sociaux, des garderies, des salles de détente ou de conditionnement physique. Certaines vont jusqu’à engager des employés chargés de faire les courses, porter les vêtements chez le nettoyeur ou la voiture au garage, pour tout leur personnel. Toutes ces actions sont fantastiques, mais elles vont toutes dans le sens d’une absorption presque complète de l’individu en son sein.
Or, quand surviennent des mises à pied, ce qui est fréquent dans les économies financiarisées comme la nôtre, les individus rejetés se trouvent à perdre bien plus que leur emploi. Ils y perdent jusqu’à la conscience de qui ils sont. Nous connaissons toutes et tous des personnes qui ont eu à se reconstruire une identité après cette chute vertigineuse hors du bateau organisationnel.
Sans pouvoir éviter de telles catastrophes, comment pourrions-nous nous aguerrir contre un tel malheur?
Il faut, me semble-t-il, troquer cette image de « ressource humaine » qui nous colle à la peau, pour conquérir notre autonomie, c’est-à-dire redevenir des humains complets, en mesure de « négocier » d’égal à égal avec ces géants que sont nos employeurs. L’enjeu est beaucoup plus large qu’économique. Il est plus intime aussi.
Dans le cas qui nous occupe, il s’agit de nous re-connaître dans notre totalité d’être humain; comprendre que si notre travail constitue une large plate-bande de notre jardin temporel, ce n’est pas la seule; chercher à développer d’autres habiletés qui ne sont pas spécifiquement requises dans notre milieu de travail (ex. l’émerveillement, la sensualité, l’art). Ce sont autant de moyens nous permettant de nous tenir debout.
L’outil par excellence, proposé autant par les psychologues que les théoriciens de la gestion du temps, est l’élaboration d’un énoncé de mission personnel. La mission donne un sens à la vie, un sens qui se suffit à lui-même et qui peut survivre dans tous les contextes, même ceux les plus éloignés de notre milieu de travail.
Ainsi, la mission renforce l’autonomie : elle crée une structure qui nous permettra de prendre bien des décisions importantes dans notre vie. Grâce à elle, nous ne sommes plus des plants dans le jardin de notre employeur, mais des écosystèmes complets en lien avec lui.
Pour en lire davantage : La surchauffe de nos agendas, p. 52-64.
J’aime bien cette idée de ramener le sujet à notre mission sur terre.
Que suis-je venue faire ici?
C’est actuellement le questionnement que j’ai eu par rapport à un travail que j’accomplissais bénévolement depuis de nombreuses années.
En faisant bien le tour de la situation, je réalise que je me suis réapproprié mon temps, celui que je donnais si généreusement et sans compter pour des personnes qui ne le méritaient tout simplement pas.
Je sais maintenant que j’ai fait le bon choix et je ne m’en sens que mieux car j’ai cessé de surchauffer mon agenda, ce qui me causait beaucoup de stress inutile. Je me sens tout simplement libérée.
Chaque jour qui passe confirme que ma décision était la meilleure car elle me permettra de mettre en oeuvre des projets qui étaient restés en plan jusqu’à ce jour.
Comme quoi il faut toujours trouver le côté positif dans tout ce qui arrive, même si à prime abord, il ne nous apparaît pas évident.
[…] Avant de fêter notre centième rendez-vous, je vous disais que, dans mon livre récemment publié La surchauffe de nos agendas, je proposais d’adopter trois attitudes qui permettent de voir et de vivre le temps autrement : l’autonomie, l’apprivoisement de la limite et la bienveillance. J’ai déjà parlé de l’importance de développer son autonomie. […]