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CC en.wikipedia.org
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Durant le temps des fêtes, nous avons revu en famille l’un des films de Noël les plus appréciés par nos voisins du sud : It’s a wonderful life.  Ce film réalisé par Frank Capra en 1949 à partir d’un roman publié à titre privé, a connu un immense succès. Et même s’il est en noir et blanc et que le décor s’agite quand le héros claque trop violemment la porte, il est inlassablement présenté à chaque année.  Le temps mosaïque y est célébré.

C’est l’histoire d’un homme assez intense pour qui les circonstances ne sont jamais favorables. Il a toujours rêvé de voyager mais chaque fois que l’occasion se présente, il est obligé de renoncer à ses projets. George Baily (interprété par James Stewart) dirige une banque dont la clientèle est constituée de petits épargnants qui veulent s’acheter une maison. Il épouse une femme dévouée, Mary Hatch (une jeune Donna Reed, avant qu’elle devienne Madame Stone) avec qui il élève leurs quatre enfants.

Un beau Noël, rien ne va plus pour George Baily et il songe au suicide. C’est ainsi que Dieu, dans son grand ciel noir et blanc, envoie à la rescousse son ange gardien, qui travaille dur pour se mériter des ailes. Tout prêt de se jeter en bas du pont, George crie sa rage et son souhait de ne jamais être né. Ce qui est pris au pied de la lettre : il se retrouve soudain dans un monde où il n’a pas vécu. Et c’est ainsi que les idéaux pour lesquels il s’est battu toute sa vie, le petit frère qu’il a sauvé de la noyade, le patron à qui il a évité une grave erreur professionnelle, ses enfants, tout cela n’existe plus.

Et George découvre avec effarement l’ampleur de sa contribution à sa communauté. Cette vie qu’il juge très ordinaire et qui le déçoit a eu un tel impact que, sans lui, le destin de beaucoup de gens s’en trouve complètement bouleversé. Ce qui l’amène à s’exclamer : « C’est une vie merveilleuse! »

Ce « feel good movie » nous amène à voir d’un autre œil notre place dans la grande mosaïque humaine. Nous ne pouvons pas mesurer l’effet que l’action des autres a sur nous, ni celui que nous aurons sur notre communauté. Pourtant, cette communauté est un tissu vivant réagissant par osmose à l’action de chacun de ses membres. Le temps de tous se répercute sur le temps de chacun, bousculant au passage le passé et l’avenir.

Je  m’étonne que ce film soit tant apprécié par un peuple individualiste, qui ne rêve que de succès mirobolants, d’atteinte de hauts sommets de performance et de richesse. C’est un film à contre-courant du rêve américain. Il cherche plutôt à célébrer tous ces destins qui n’ont rien de fulgurant et veut démontrer  que, dans un milieu donné, chacun a un rôle essentiel à jouer. Comme le disait Lamartine : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé! »

 

Cet article comporte 3 commentaires

  1. Pour moi, ce film est typiquement américain. J’ai vécu un an dans le Midwest et un an sur la côte est, et l’accueil des voisins fut toujours chaleureux. Je l’ai vu aussi autour de moi, quelqu’un est malade, les voisins sont là pour aider, apporter un plat cuisiné pour la famille. Aujourd’hui, au Québec, sur notre rue, c’est une Américaine de la côte ouest à qui l’on doit de tous mieux se connaître. Si on regarde les films de cowboys, l’entraide était présente. Autrement, ils n’auraient pu survivre. Parallèlement, je suis d’accord avec toi, il y a ce grand rêve de réussir, de partir de rien et de réussir, financièrement, politiquement. Les USA sont un monde de contradictions.

  2. Juste pour moi, j’évalue que si je n’étais pas née, il n’y aurait pas eu deux enfants et cinq petits-enfants venus sur terre pour remplir des espaces de vie essentielles à la grande Mosaïque humaine.Ces vies continuent à remplir cet assemblage, cette suite des générations d’une façon ordonnée et positive, à faire évoluer la communauté qui nous entoure.
    Ce film traduit sûrement les sentiments de beaucoup de gens portés à dévaloriser la richesse de leurs actions et qui se questionnent tout autant que lui.

  3. Mon Dieu que cette réalité du moindre petit geste posé a son pesant de sens sur un ensemble! Qu’il soit négatif ou positif il est là avec son rayonnement. Je le constate à chaque jour , moi qui vit dans un milieu dit communautaire serré.
    L’image du casse-tête donné dans la « surchauffe de nos agendas » est si évidente! Elle est de même trempe et s’étend à la plupart de nos agirs quotidiens sinon tous. .
    Merci pour tes imprssions et tes déductions au sujet du film. Je ne le connaisx pas mais … il vient de toi . Alors!

    .

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