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CC fr.widipedia.org
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Un des grands bonheurs de la vie est de l’explorer, d’essayer de la saisir et de la comprendre. Dans les périodes difficiles, mon appétit intellectuel m’a toujours été d’un grand secours : il  m’a tenue à l’abri de l’absurdité et de la perte de sens. Ma curiosité et mon esprit critique sont  plus que des garde-fous: ils tiennent la flamme allumée. Ils nourrissent l’élan.

Choisir me permet de naviguer plus sereinement sur la mer immense de mes intérêts. Au fil des années, j’ai élaboré une liste de lecture pour chaque sujet jugé prioritaire : ces listes comprennent aussi des articles de périodiques, des documentaires et des liens internet. Si elles m’ont longtemps donné l’illusion que je pourrais tout lire, je les considère davantage aujourd’hui comme le menu d’un grand restaurant : je sais que peu importe ce que je choisis, la lecture sera toujours de qualité puisque recommandée par une personne qui l’a appréciée (qu’elle soit auteur, journaliste, amie ou professeur) et en qui j’ai confiance.

Depuis plusieurs années maintenant, ces listes me permettent d’orienter ma curiosité et mon enthousiasme sur quelques sujets qui me tiennent à cœur. Ils se tiennent dans la dizaine, je ne me sens pas obligée de m’y tenir exclusivement, mais je leur suis assez fidèle. Cela m’évite de m’éparpiller. J’arrive à un certain focus tout en conservant le regard panoramique.

Il faut aussi prendre le temps de choisir : changer de rythme, faire une pause, ne serait-ce que pour évaluer calmement les possibles, discerner et finalement choisir. Il faudrait aussi honorer le choix : il est précieux puisqu’il retire du temps à une foule d’autres possibles qui, parce que lui existe, n’existeront pas… ou plus tard.

On ne peut pas choisir quand on va vite. Quand on va vite, on se fie davantage à ses réflexes qui eux ne sollicitent pas le discernement. Les réflexes nous font faire vite ce que l’on a toujours fait, ce qui n’est pas nécessairement une bonne chose.  On se dit aussi que c’est moins long de faire que de se poser des questions, même si ce que l’on fait est futile ou inutile. On devient boulimique ou affairé.

Le choix est un processus à isoler de la frénésie des  heures. J’essaie de le lier à ma respiration. J’essaie de marcher pas trop lentement, mais pas trop vite non plus afin de me permettre d’exercer ma faculté de choix. Parce que l’avidité et la volonté d’en faire le plus possible ne sont jamais loin.

Je ne pourrai jamais lire tout ce que j’ai inscrit sur mes listes de lecture. Mais en choisissant au mieux et le plus souvent possible, j’arrive à me bâtir une culture générale qui me satisfait profondément.  Vivre mieux c’est aussi cela : avoir confiance et goûter chaque geste de notre vie.

 

CHOISIR, EN SIX POINTS :

1. Honorer la générosité de la vie

2. Faire la paix avec ceci : nous ne pouvons pas tout faire.

3. Choisir en fonction de priorités déjà établies : notre mission, notre essentiel.

4. Développer de bons outils pour guider notre choix.

5. Prendre le temps qu’il faut pour choisir.

6. Honorer le choix et faire confiance.

 

 

 

Cet article comporte 2 commentaires

  1. Ah! Ces listes, mes listes: «À voir», «À lire», «À écouter», avec elles, je sais que j’ai toujours quelque chose qui m’attend… et avec nos nouveaux outils électroniques, elles prennent peu de place ces listes et me suivent toujours. L’ennui, pas pour moi.
    Par ailleurs, je sais aussi que je ne pourrai pas voir tous les films, les documentaires qui me font un petit signe, lire tous les romans, essais, BD, magazines, revues qui me tentent, ou écouter toute la musique dont j’aimerais me bercer les oreilles…
    J’ai beau faire ces listes en fonction de mes intérêts, de priorités, de recensions lues, il faut aussi garder la porte ouverte à la découverte impromptue… une phrase, une voix, un timbre, une phrase musicale qui vient chercher quelque chose en nous, qui ouvre des portes. Ma découverte de la musique contemporaine est de ce type-là. Il y a plus de 30 ans, j’ai entendu parler du concert du 10e anniversaire de la SMCQ à la radio, j’y suis allée, et j’ai aimé. Un film vu par hasard a pu me faire comprendre quelque chose de profond. Oui, il faut choisir avec de bons outils, mais laisser aussi l’ouverture à l’inattendu.

    1. C’est tout à fait cela! Garder ce bel équilibre entre un certain « contrôle » sur la qualité de nos cheminements (artistique, par exemple) mais un contrôle qui reste ouvert à l’inattendu, qui sait accueillir la nouveauté, se laisser déranger par la vie!

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