« La patience obtient tout. » (Thérèse d’Avila) Pourtant, elle était intense, Thérèse. Lancée sur les chemins de l’Espagne, occupée à réformer le Carmel, toujours sujette à des extases mystiques, Thérèse…

Hier, j’étais invitée à l’émission de Isabelle Maréchal. Le sujet était : « Sommes-nous plus stressés/es au travail ou à la maison? » La plupart des intervenants/es de la ligne ouverte s’accordaient pour dire que c’était à la maison qu’il y avait le plus de stress.
En studio, nous étions quelque peu éberlués/es. Les recherchistes avaient invité un spécialiste du stress en entreprise. J’avais, moi aussi, à parler du temps de travail et des pressions qu’il nous fait subir. La troisième invitée devait livrer le témoignage du stress à la maison. Nous nous attendions à ce que ce volet reste quelque peu marginal. Il a pris la plus grosse partie du segment.
Pourquoi? Évidemment, comme l’a mentionné le technicien à la régie, les personnes qui ont téléphoné sont celles qui peuvent écouter la radio à 10h du matin. Celles qui vivent du stress au bureau n’en font sans doute pas partie. Pour les autres, la paix commence quand les enfants sont à la garderie.
Mais un élément de la discussion a attiré mon attention. Bien des femmes affirmaient : « Mon conjoint m’aide » ou « Mon conjoint m’aide un peu ». « Et lui est bien moins stressé que moi. »
Dans un emploi du temps, qu’est-ce qui est le plus stressant? Remplir le lave-vaisselle ou bien penser à ce qu’il faut inscrire sur la liste des courses à faire, au pédiatre avec qui prendre rendez-vous, à la paire de bottes qu’il faut remplacer de toute urgence, à la fameuse question « Qu’allons-nous manger ce soir? » Ce ne sont pas les tâches routinières qui demandent le plus d’énergie, mais toutes les autres qui s’alignent dans notre esprit pendant qu’on les accomplit. Penser à tout, voilà une bonne source de stress.
Qu’est-ce qui arrive quand on dit : « Mon conjoint m’aide? » On lui délègue les tâches et on garde la responsabilité. Certains diraient avec justesse : on lui délègue les tâches et on garde le contrôle. Or, tant qu’on a le contrôle, on est redevable des résultats. Tout prévoir et tout planifier soi-même, voilà la source du problème.
Selon bien des études – et selon le gros bon sens – les couples qui fonctionnent le mieux sont ceux qui sont des partenaires, des coéquipiers. Dans ces couples, aucun conjoint n’aide l’autre (si ce n’est pour lui faire plaisir) mais chaque partenaire a ses responsabilités. La planification et le contrôle restent liés à la tâche. Ainsi, la tâche ne commence pas lorsqu’on l’accomplit (accompagner un enfant chez le dentiste) mais lorsqu’on la planifie (prendre rendez-vous chez le dentiste aux six mois).
« Mon conjoint m’aide », ça ne suffit pas pour faire baisser la pression du temps. « Mon conjoint est responsable de… », suivi de ce qui a été déterminé avec le plus d’équité possible, voilà qui est bien mieux. Et s’il advenait que le conjoint se trompe, oublie, ou accomplisse la tâche à sa manière, il en est le seul responsable.
C’est à cette seule condition que la pression du temps se relâche, côté famille.
Comme j’aurai aimé savoir que vous passiez à Isabelle Maréchal. J’aurais écoutez la radio avec intérêt…ne nous faites plus jamais ça et avisez nous!!
🙂
Cher monsieur Comtois,
il s’agit de cliquer sur les mots Isabelle Maréchal de mon texte (première ligne) pour suivre le lien vers le segment concerné!
Christine