Nous avons beau gérer notre temps avec la meilleure volonté du monde, cibler et planifier avec compétence, nous aurons toujours une inquiétude, une attente ou un contretemps pour nous déconcentrer,…

Avez-vous déjà envisagé votre liste de choses à faire ou votre agenda en ayant, sur une épaule, un petit ange qui murmurait : « Tu auras le temps de tout faire » et, sur l’autre, un autre qui affirmait : « Tu n’auras pas le temps ». Moi, cela m’arrive très souvent. Le premier ange, c’est la pensée magique. Et, presqu’à coup sûr, c’est le deuxième qui dit vrai.
La pensée magique crée une attente, irréaliste, déraisonnable, mais une attente qui, n’étant pas comblée, provoquera immanquablement de la déception. Et ce, en dépit du fait que notre journée puisse avoir été extrêmement productive.
Pour ma part, je cherche toujours à amener ces deux anges sur le même terrain : la réalité. Et, pour ce faire, j’utilise ce que j’appelle des « temps contenants ».
Si mes tâches, mes projets et mes quelques objectifs formels sont toujours définis en fonction de mes rôles dans la vie (ex. mère, travailleuse autonome, etc.), ce n’est pas sous cette forme-là qu’ils se présentent au quotidien. Ils se regroupent plutôt par périodes liées à la progression naturelle d’une journée : activités du lever, travail de l’avant-midi, période du lunch, etc. Ces périodes, je les appelle mes « contenants ». Elles sont entrecoupées de pauses (5 à 15 minutes) me permettant de bouger, de respirer, de « fermer la boîte et d’en ouvrir une autre ». En effet, quand une période se termine, je change de contenant.
Ces temps sont définis en fonction de ma réalité : j’aime écrire le matin, j’aime lire l’après-midi et plus la journée avance, moins j’ai d’énergie. Mes enfants reviennent de l’école à 15h30 et là, le contenant change tout seul! C’est donc en fonction de cette conscience de mes « biotopes temporels » que j’accorde mes activités aux périodes de la journée.
J’essaie, autant que possible, de préserver les périodes de grande disponibilité d’énergie et de concentration pour les activités qui m’en demandent beaucoup. Bien sûr, je n’ai pas toujours la même marge de manœuvre (ex. rendez-vous chez un spécialiste). Mais j’arrive le plus souvent à respecter mes contenants.
Ainsi, la réalité prend le pas sur la pensée magique. Les actions à accomplir doivent, autant que possible, s’ajuster à la période de temps linéaire à laquelle elles sont destinées. Ma « fin d’après-midi » dure deux heures : je ne peux donc pas me perdre dans Facebook, lire un chapitre de livre, aider les enfants avec leurs devoirs, préparer un repas et téléphoner à ma mère. En d’autres mots, on voit tout de suite quand ça déborde! Et, dans ces cas-là, c’est comme dans la vie : on fait le ménage du contenant, on établit des priorités, on aménage les choses autrement.
Il s’agit d’une hygiène temporelle très bénéfique et d’un défi perpétuel! Mais les journées où je respecte le plus mes temps contenants, sont celles où je me sens le plus productive et, surtout, plus équilibrée.
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