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© Le Petit Poulailler

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
Le lièvre et la tortue en sont un témoignage. »

Comme tous les élèves de ma génération, cette phrase s’est imprimée à vie dans ma mémoire. J’imagine que les fonctionnaires du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), s’en souviennent aussi… Et pourtant!

Ces jours-ci, tous les parents d’élèves au primaire et au secondaire du Québec recevront un « bulletin lièvre». De fait, ce bulletin standardisé comprend trois étapes, dont les deux premières comptent pour 20% chacune et la dernière, 60%. Si on ajoute, dans certains cas, un examen du ministère qui compte pour 20% de la note finale, le travail des 6½ premiers mois compte pour un maigre 32% de la note finale, alors que la période de mars à juin (3 mois et demi) représente 68%.

Qu’est-ce que la procrastination?

La procrastination, c’est cette tendance bien humaine à reporter à plus tard ou, le plus souvent, à la dernière minute, la mise en route d’un projet, d’un travail. Le procrastineur parfait, c’est le lièvre de la fable de La Fontaine. Il court à gauche et à droite, se repose et va faire autre chose, jusqu’à la toute fin de la course; puis il part à toute vitesse, afin de rattraper le temps perdu. Les théoriciens de la gestion du temps abhorrent la procrastination. Il s’écrit quantité de livres et de chapitres de livres sur ce sujet. La procrastination est une ennemie à combattre parce que le travail de dernière minute est souvent de moins bonne qualité et surtout, il est générateur de stress.

J’ai parlé de la procrastination dans mon livre*. Je l’ai réintégrée dans notre processus de travail parce que, selon moi, nous ne sommes pas des machines avec un bouton de mise en marche sur l’épaule. Notre temps de mise en route à nous, humains, est plus long; il n’est pas immédiat comme le départ d’une machine. Je crois qu’il est inévitable de tenir compte de cette période, de la voir comme un moment  nécessaire d’incubation de nos idées. Je propose quelques pistes pour en tirer profit.

Mais, on s’entend, si je parle de la procrastination comme d’une façon d’être humaine, je ne serais pas tentée de l’ériger en système. Parce qu’elle peut effectivement causer beaucoup d’anxiété et qu’elle mène aussi à un déséquilibre. En nous faisant passer de l’inaction à l’action fébrile, elle fait en sorte qu’un projet en retard peut bousculer ou envahir totalement le quotidien.

Or, par cette grille de notation, le MELS érige la procrastination en système. Un directeur d’école nous disait que son équipe « n’en parlait pas trop » puisque cela encouragerait les élèves à attendre pour commencer à travailler. Parions qu’en mars, on poussera avec vigueur sur tous les lièvres de l’école.

J’imagine que la fable de La Fontaine est retirée du programme, parce que si l’auteur y fait gagner la tortue, le MELS, lui, a choisi le lièvre.

 

* À contretemps, chapitre 6, p. 174-176.

 

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Cet article comporte 2 commentaires

  1. Bonjour Christine,

    Je viens de commander ton livre à ma librairie locale et j’ai hâte de me plonger dans ton bouquin. J’ai eu connaissance un peu de ton cheminement par ta tante Jeannine et avec toute la poésie qui vous habite, Jeannine, ta mère et toi-même, je ne doute pas qu’en plus de beaucoup de profondeur ton livre doit être très bien écrit.

    Ce sera sûrement un sujet d’échanges avec mes amies de mon club de lecture dont nous célébrerons en 2012, le dixième anniversaire. Une très belle complicité nous anime et nous découvrons des trésors de littérature à tous les mois en plus de vivre une dégustation alimentaire des plus variées car nous sommes toutes bonnes cuisinières

    Au revoir, de grosses bises aux enfants, même à Pierre-Georges et à toi-même!!

    Jeannine

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