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CC SynchiO

Pour les auteurs d’ouvrages sur la gestion du temps, le temps est unique. Il s’écoule en journées de 24 heures, en 60 minutes par heure et en 60 secondes par minute. Le temps est neutre, imperturbable. Il ne s’occupe pas de nous.

Il nous dit toujours : « Tant pis, c’est raté, je suis passé! »

Le fait que le temps puisse s’étirer et se rétrécir au fil de nos sensations et de nos émotions, n’est qu’une caractéristique amusante et folklorique du temps. Le seul élément dont les théoriciens de la gestion du temps tiennent compte est la rationalité du temps et le fait qu’il coule de façon absolument constante.

Ainsi, quand on se met à gérer le temps, cette élasticité du temps, ces périodes de profondeur soudaine ou de langueur, ces moments où une heure semble durer une minute, – tout ce qui a trait à nos perceptions, en fait – sont rejetées du revers de la main.  Le temps est un sablier, un compte-gouttes, une perfusion dans notre bras.

Et peu importe le ressenti, la liste de choses à faire, elle, s’impose chaque matin avec une égale sévérité.

Prenons un exemple :

Nous avons une amie médecin. Nous avons avec elle un rapport intime, une relation profonde. Elle nous raconte ses journées et les évènements de sa vie; ses défis professionnels et ses voyages, ses enfants et les films qu’elle a vu.

Un jour, nous tombons malade et, à ce moment-là, sa formation en médecine qui, jusqu’à maintenant, n’était pour nous qu’une manière de la voir parmi d’autres manières, s’impose. Car nous avons besoin qu’elle nous guide, qu’elle nous conseille, qu’elle établisse un diagnostic et qu’elle nous soigne.

Mais, le jour où nous recouvrons la santé, c’est comme si nous avions perdu la capacité de la voir autrement que comme une médecin; d’interagir avec elle autrement que comme avec une médecin.

Même notre rapport à nous-mêmes change en fonction de la situation où nous nous trouvons. Cela se fait tout naturellement: nous n’agissons pas avec notre conjoint comme nous agissons avec notre patron, n’est-ce pas?

Si nous perdions cette capacité de nous adapter à chacune des situations de nos vies, nous perdrions du même coup notre souplesse et notre adéquation face à la réalité. Nous perdrions la faculté importante d’un être vivant qui s’adapte, qui bouge en fonction de l’environnement où il se trouve.

Le temps est multiple et généreux. Et il existe plusieurs rapports au temps.

Le temps qui a été mis de l’avant par notre société moderne est le temps linéaire; parce que c’est un temps rationnel,  un temps qui se compte. Mais si nous vivons toujours ce temps-là, nous agirons de la même façon que si nous n’acceptions pas de nous adapter aux circonstances, comme si nous refusions de considérer cette amie comme un être humain complet.

La gestion du temps nous indique un seul comportement à suivre : utiliser le temps, compter le temps. Le gérer.

Cet article comporte 1 commentaire

  1. Ce cher temps!
    Je dirais que plus on en a vécu, plus il faut l’apprécier, parce qu’il devient limité, précieux. donc il faut le rendre satisfaisant.
    Bravo! ton exemple m’éclaire.

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