skip to Main Content
Chargement de la page ...
+1 (514) 767-4596 info@christinelemaire.com
CC Dennis Mojado

Dans mon livre À Contretemps. Gérer moins, vivre mieux, j’imagine l’histoire d’un homme qui, faisant une analyse de sa vie dans le but d’établir un énoncé de mission, désire plus que tout dégager du temps pour ses enfants. « Quand un de ses enfants se fait mal, c’est spontanément vers sa mère qu’il se dirige pour être consolé. Et cela lui procure une souffrance dont il n’ose pas parler, mais qu’il lui est de plus en plus difficile à supporter. » (p. 56)

Il s’agit là de mon espérance secrète. Ma propension à vouloir inventer l’avenir afin qu’il advienne. Et je dois dire, pour être honnête envers l’homme de ma vie, que chez nous, quand on se blesse, on se dirige indistinctement vers le parent le plus proche.

Mais qu’en est-il de la population canadienne en général? Je vous réfère une fois de plus à cette étude de Statistique Canada* portant sur l’emploi du temps. On y mentionne qu’en 2010, chez les parents d’enfants de 0 à 4 ans, les mères consacraient 6 h 33 par jour à s’en occuper et les pères deux fois moins, soit 3 heures 7 minutes par jour.

On pourrait penser que c’est parce que les pères sont plus nombreux à occuper un emploi à temps plein (plus de 30 heures par semaine) durant cette période de vie de leurs bambins. Mais ce fait n’explique qu’une partie de la situation, puisque pour chaque parent occupant un emploi à temps plein, les mères consacraient 5 heures 13 minutes par jour à s’occuper de leurs enfants et les pères 2 heures 59 minutes.

On peut donc s’imaginer que c’est encore vers maman que se tournent la majorité des enfants de moins de 4 ans qui se font bobo.

Est-ce seulement dû à de la mauvaise volonté de la part des pères? Sont-ils tout simplement moins intéressés par leurs enfants? Sommes-nous encore devant le vieux cliché du père pourvoyeur et de la mère maternante?

Une amie me racontait qu’à l’école, c’est toujours elle qu’on appelle en premier quand il y a urgence. Elle a beau avoir mis son numéro de téléphone derrière tous ceux de son mari dans la liste des numéros à composer, rien n’y fait; c’est elle qu’on appelle.

Dans les entreprises, on tient souvent pour acquis que ce sont les femmes qui ont davantage besoin de concilier travail et famille. On est moins conciliant avec les hommes qui doivent continuer à se conformer aux horaires de travail institués au temps de Papa a raison.

Si nous pouvions regarder les choses dans le temps long, peut-être n’y verrions-nous qu’une étape, et même un point de bascule, vers une participation plus égalitaire au soin des enfants.

Une petite poussée de toute la société, du côté des papas, serait toutefois salutaire.

En attendant ce jour béni, bonne fête des mères!

 

** Statistique Canada. Enquête sociale générale 2010 / Aperçu sur l’emploi du temps des Canadiens, juillet 2011. Disponible sur le site Web de Statistique Canada.

Cet article comporte 0 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top