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images (7)La gestion du temps est une activité rationnelle. Établir ses priorités, définir des objectifs et des plans d’action, planifier la durée d’une activité, tout cela s’adresse à notre intellect et pas beaucoup à notre cœur ou à notre corps.

Or, nous savons tous et toutes à quel point l’horaire le mieux élaboré peut être menacé par une nuit d’insomnie, une bonne migraine ou, même, une joie intense. Le journaliste Jean-Benoît Nadeau confiait dans l’un de ses ouvrages** que lorsqu’il a une très bonne nouvelle, il est incapable d’écrire et préfère aller marcher pour laisser à ses émotions le temps de s’apaiser.

Pour avoir une meilleure vision de notre temps, il faudrait donc tenir compte de ces deux autres dimensions de l’être humain, le corps et la psyché, puisque c’est bien souvent de ce côté-là que nous arrivent les « contretemps ». À trop vouloir ignorer notre tempérament, refouler les signaux d’alarme d’un corps épuisé ou d’un moral à bout de souffle, dans l’espoir d’accélérer un processus ou d’être plus productif, nous ne nous aidons nullement. La réalité nous rattrape toujours.

D’où l’idée, dans le temps écosystème, d’établir une conversation entre la tête, le corps et le cœur, où ceux-ci auront une égale valeur. Par exemple, téléphoner à son médecin pour obtenir les résultats d’un examen ou téléphoner chez le coiffeur pour prendre rendez-vous peut prendre exactement le même temps, utiliser le même outil, mais avoir une charge émotionnelle tout autre. Si on pourra prévoir se remettre immédiatement au travail après la deuxième activité, la première demandera sans doute qu’on aménage du temps autour, afin de permettre de faire face aux éventuelles émotions.

Certains apprécieront un défi plutôt corsé, alors que d’autres n’y verront que l’occasion de paniquer. Une employée aime mener plusieurs projets de front, alors que son voisin de cubicule préfèrera les aligner. Même dans les environnements de travail les plus actifs, il est encore possible de faire un téléphone pour clore une négociation avant d’établir les critères d’un nouvel appel d’offre, si les deux actions sont à faire dans les mêmes délais.

Bien plus que le nombre de projets, c’est ce que nous ressentons en jonglant avec eux qui nous indique que ce nombre nous convient. Cette connaissance ne peut se développer autrement qu’en observant nos sentiments et nos sensations. Dans une volonté d’habiter le temps, cette observation est encouragée, écoutée et, surtout, valorisée.

Cette « position » d’observation bienveillante — position de « témoin » en psychologie ou « méta » en coaching — est essentielle pour approfondir notre compréhension de ce que nous sommes dans le temps. Il ne s’agit plus de s’ignorer soi-même ni de s’adonner à une activité du bout des doigts ou du bout des lèvres, simplement parce qu’elle est « à faire ». Il s’agit d’être présent à nous-mêmes.

Notre sagesse ne vient pas d’ailleurs, mais elle se développe de l’intérieur à partir de la seule expérience qui compte vraiment : la nôtre.

 

 

* Clin d’œil à mon amie Françoise Beaudet qui met la dernière main à un mémoire sur le sujet.

** Jean-Benoît Nadeau. Écrire pour vivre, Boréal.

 

 

Cet article comporte 5 commentaires

  1. Merci Christine pour ce texte aujourd’hui si pertinent dans ma vie de travailleuse autonome… je suis vraiment en train de jongler avec tout ça en essayant de développer MA sagesse. À bientôt.

  2. Clin d’oeil très bien reçu, ma chère Christine. Merci pour cette analyse pertinente (tête), qui m’a fait chaud au coeur et m’a même donné des frissons (corps) en lisant le titre.

    Ta réflexion m’encourage à finaliser ma réflexion sur cette approche en coaching d’affaires: travailler avec l’être humain dans sa globalité, c’est-à-dire autant ses pensées, que ses émotions et les gestes significatifs, c’est à la fois simple à mettre en pratique et très puissant.

    À suivre…

  3. Oui, il faut se trouver, mais cette observation bienveillante est nécessaire tout au long de sa vie, car la manière d’habiter le temps va changer avec les années. On ne peut se reposer sur ses lauriers. La femme active et la retraitée n’habite pas le temps de la même manière. Il faut toujours chercher l’équilibre entre la tête, le corps et le coeur où que l’on soit, quel que soit notre âge.

  4. Bonjour,
    Je souhaiterais savoir si le mémoire de Françoise Beaudet est consultable. Je travaille avec l’approche tête coeur corps dans le soutien scolaire et j’aimerais beaucoup lire ce mémoire.
    A bientôt,
    Elodie

    1. Par souci de confidentialité pour les personnes qui ont fait l’objet de son mémoire, Françoise Beaudet ne peut faire lire celui-ci dans sa version intégrale. Pour le milieu scolaire, elle propose l’ouvrage de Mariette Gervais: « Ces enfants trop chambardés dans le coeur », Septembre éditeur, Québec, 2009.

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