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CC Scorpions and centaurs
CC Scorpions and centaurs

La surchauffe de nos agendas est souvent créée de l’extérieur : les événements, les imprévus, les contretemps. Il importe assez peu qu’ils soient bons ou moins bons: les vacances comme une convalescence provoquent des accumulations qu’il faut affronter au retour.

Les normes et les demandes peuvent aussi faire surchauffer nos agendas. C’est pourquoi la plupart des théoriciens de la gestion du temps identifient notre incapacité à dire non comme la première raison de nos trop-pleins quotidiens.

Cependant, il faut se rappeler que le trop-plein des uns n’est pas celui des autres. Pour les uns, fleurir le balcon et faire pousser ses fines herbes est essentiel, alors que pour les autres c’est une tâche qu’ils peuvent facilement éliminer. Par contre, ils ne sauraient se passer de leur animal domestique qui, pour ceux qui n’en ont pas, n’est qu’une source de tracas inutiles.

Par où, donc, commencer pour analyser son rapport difficile au temps? Par l’observation. Une observation respectueuse de ce qui est, qui ne juge ni ne condamne. Une observation qui garde l’esprit ouvert. Rien ne doit y échapper : les heures, bien sûr, mais surtout l’énergie, les émotions, les immobilisations, les hésitations, les humeurs,  la procrastination, etc.

L’observation permet d’identifier d’autres facteurs influençant notre temps : notre conjoint qui décide de prendre des cours du soir, notre patron à la tête pleine de projets qu’il ne se retient pas de nous imposer, le temps passé à s’informer pendant certaines périodes chaudes : des élections, une catastrophe dans une ville voisine, des débats houleux sur des sujets qui nous tiennent à cœur.

Observer, c’est remettre de la conscience dans nos habitudes qui, par définition, s’accomplissent sans qu’on ait besoin d’y penser, mais qui ne portent peut-être plus le sens qu’on leur avait donné au départ.

On pourrait découvrir aussi à quel point le temps bouge, combien il peut s’étirer ou se rétrécir, devenir aussi moelleux qu’un bon fauteuil ou aussi aride qu’un désert. Le temps a ses textures qui ne demandent qu’à être observées.

Cette observation ne peut se faire de façon sporadique, pendant une semaine donnée, alors qu’ensuite nous retournons tête baissée vers nos avalanches quotidiennes. Elle doit nous accompagner comme une amie, un témoin qui se perche sur notre épaule pour regarder ce que nous sommes et ce que nous faisons, chaque jour.

S’observer, c’est se rapprocher de sa réalité propre. C’est accroitre sa lucidité. Nous seuls pouvons savoir comment nous habitons le temps que nous avons.

Chaque rapport au temps est unique. Il doit être documenté. L’observation fournit la matière première aux trois autres positions à adopter dans le temps écosystème : la compréhension, la création et le soin, ces trois autres éléments d’une démarche qui permet de vivre le temps autrement, et que nous aborderons au cours des prochaines semaines.

 

Pour aller plus loin : La surchauffe de nos agendas. Vivre le temps autrement, p. 90-107.

 

Cet article comporte 3 commentaires

  1. Le temps passe très vite …. surtout lorsqu`une douleur se fait sentir pendant plusieurs semaines . Les tâches domestiques s`accumulent , on n `a pas le goût de grand chose . On est comme paralysé devant le malaise . On veut faire les choses le plus rapidement possible pour arriver dans le temps mais ça ne se passe pas comme ça ! Le temps passe vite car on est rendu déjà à telle date et presque rien ne s`est fait . Si on pouvait arrêter le temps quand il nous dérange et nous stresse pour guérir et recommencer après une vie normale . Tout est une question de TEMPS . En tout cas pour moi …. Il y a peut-être quelque chose que je n`ai pas comprise. Le temps devient un ennemi car il a été perdu une grande partie de la journée. Se serait si simple d`accepter ce qui s`en va et de croire en ce qui s`en vient . Ce temps si précieux …… Lynda

    1. Je ne sais pas à quel point la douleur peut ralentir le temps, parce que je n’en ai aucune expérience. Mais je te fais confiance, la fibromyalgie t’en a montré tout un chapitre à ce sujet!

      Mais, ce que je sais, c’est que notre manière habituelle de voir le temps n’a aucune bienveillance: tout ce que cela produit c’est de l’anxiété et de la culpabilité… Nous évaluons très sévèrement le temps « perdu », le « retard », même quand nous avons les meilleures raisons du monde… Pour ma part, cette sévérité du regard que le temps moderne, linéaire, pose sur les personnes malades ou qui ont peu d’énergie, m’indigne. Je pense qu’il s’agit là de l’injustice la plus sournoise qui puisse exister…

      Le temps est précieux parce que tu existes, pas parce que tu le « perds ».

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