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Dans La Presse du 12 mai dernier, on pouvait lire un court article portant sur deux sondages commandés par le Réseau pour un Québec Famille au sujet de la conciliation travail-famille. Un court article, dis-je, mais qui m’a fait beaucoup réfléchir.

Première conclusion : 67% des travailleurs et travailleuses n’ont pas le sentiment que leur employeur se préoccupe de la conciliation travail-famille et 47% estiment que celui-ci s’attend à ce que leur travail soit la priorité dans leur vie.

Loin de moi l’idée d’en accabler les employeurs; cela me semble plutôt aller de soi. Qu’a à faire un employeur de nous savoir heureux en dehors de notre milieu de travail? Dans un monde des affaires financiarisé à outrance, où l’horizon de planification d’une organisation est le prochain trimestre, la vision holistique d’une situation est chose de plus en plus rare et les ‘ressources humaines’ sont loin d’être les seules à en pâtir.

Évidemment, nous aurons beau prouver aux employeurs – comme semble le faire la firme KOEVÄ, dont il est question dans l’article – que la conciliation travail-famille, c’est payant, le résultat auquel on arrivera ne dépassera jamais la mesure ponctuelle, éminemment terre-à-terre. Certains employeurs l’auront compris : l’aménagement d’un service de garde en milieu de travail ne sauvera pas un couple à la dérive. Les politiques de conciliation seront les bienvenues, très certainement, mais toujours insuffisantes dans la mesure où l’harmonisation du travail et de la vie privée est chose personnelle, intime. Elle doit rester la responsabilité des individus et être considérée dans une perspective large, celle de toute la vie.

Deuxième conclusion : le télétravail n’a pour ainsi dire pas augmenté dans les milieux de travail québécois. Pourquoi résiste-t-on autant? Le télétravail ne serait-il pas plus souple et abordable pour les employeurs? Oui, mais une absence se fait durement sentir : le contrôle. C’est une chose de se passer de pointeuse sur un lieu de travail, c’en est une autre de n’avoir aucun contrôle sur la façon dont le travail sera exécuté. Cela manifeste le manque de confiance des employeurs à l’égard de leurs salarié-e-s. Soulignons cependant que, dans le fait de gérer, il y a la notion de contrôle. S’en départir est un non-sens dans une perspective de gestion classique.

Troisième conclusion : les couples séparés qui ont leurs enfants en garde partagée s’en sortent beaucoup mieux que les autres en ce qui a trait à la conciliation travail-famille. Normal, dira la chercheure interviewée : étant célibataires une semaine sur deux, ils peuvent se rattraper. Cette situation me rappelle le fait qu’une catastrophe écologique a des effets positifs sur le PIB : elle est paradoxale!

Cet article confirme une conviction que je porte depuis un certain temps : envisager l’harmonisation du travail avec la vie privée du point de vue des organisations aboutira toujours à cet esprit de compromis, cette concession faite du bout des lèvres par les employeurs face à leurs employés : ce que l’on appelle la conciliation.

 

Cet article comporte 1 commentaire

  1. J’ai eu une réflexion semblable en lisant cet article du journal. Il est difficile de se départir de la notion de contrôle pour plusieurs gestionnaires. Ils grimpent les niveaux hiérarchiques avec tant de difficultés parfois en contrôlant leurs impulsions, leurs émotions, leurs moindres faits et gestes pour ne pas commettre d’impairs et mettre un frein à leur carrière (les fameux « Career Limiting Moves »). Ils remplissent leur agenda dont les heures consacrées au travail, réunions, voyages d’affaires, etc. sont inversement proportionnelles aux heures consacrées à la famille… Puis, un jour, installé sur la marche du haut, ils ont oublié d’avoir confiance à quiconque autre qu’eux-mêmes et ne savent pas comment NE PAS contrôler les subalternes et les situations, car ils ont la manette de contrôle bien greffée dans la main… On dirait bien que plus ça change, plus c’est pareil! Ce n’est pas pour demain le télétravail\

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