Jeudi le 19 avril 2018, j'ai fait partie d'une table ronde portant sur la question suivante: Comment trouver du sens dans une société en perte de repères? Cela se passait…

Je profite de trois articles dont celui-ci est le deuxième, pour faire le point sur ma réflexion quant à la gestion du temps. Après les méthodes « pragmatiques », continuons avec les méthodes de gestion du temps que j’ai appelées « existentielles ».
L’épuisement redouté, quand notre seul but est l’efficacité du « faire », les méthodes de gestion du temps dites « existentielles » veulent le contrer. Pour y arriver, elles ont établi que le « faire » devait toujours se nourrir de sens. Ainsi, nous aurons un réel appui pour soutenir nos actions.
Des auteurs comme Steven Covey vont donc nous proposer de consacrer quelques heures, non pas pour faire le ménage de notre bureau comme nous incitent à le faire les pragmatiques, mais pour élaborer ce qu’ils nomment un énoncé de mission. Alors que les pragmatiques nous recommandent de décrire tous nos rêves de façon exhaustive pour ensuite les transformer en objectifs et nous y attaquer un à un, les « existentiels » vont nous demander pourquoi ces projets doivent exister, ce qu’ils disent de nous, ce qu’ils manifestent du sens que nous donnons à notre existence. Pour y arriver, ils nous ferons prendre conscience non seulement de nos désirs, mais surtout des valeurs profondes qui les sous-tendent. Dit autrement, ils vont nous aider à identifier ce qu’est l’essentiel pour nous. Ainsi, c’est toute la vie qu’ils embrassent du regard et pas seulement le travail.
Je me suis pliée avec enthousiasme à cet exercice et cela ne m’a pas toujours menée vers les actions les plus « rentables » ou « efficaces »… Ce dont je suis, par ailleurs, assez satisfaite! Là-dessus, même David Allen (un pragmatique) est d’accord : un énoncé de mission ne rend pas la vie plus simple ni plus efficace, bien au contraire. Celle-ci devient alors plus complexe. Covey lui répondrait que les projets alors choisis sont plus marquants et ont plus de chances de nous rendre heureux ou, à tout le moins, plus satisfaits de notre existence.
Pour ma part, malgré les belles grandes décisions que les méthodes existentielles m’ont aidé à prendre, je n’ai jamais, pas plus que pour les méthodes pragmatiques, rencontré grâce à elles le bonheur. Je n’ai pas non plus vécu une vie plus sereine et moins épuisante. De fait, ne pourrait-on pas penser qu’en plus d’être complexe, cette vie menée grâce à la boussole de la mission personnelle, est plus exigeante? Je prends pour preuve tous les professionnel-le-s de la santé qui arrivent dans leur profession le cœur gros de leur envie de soigner, tous les activistes qui veulent changer le monde, tous les entrepreneurs qui veulent créer de la richesse, tous les bénévoles qui veulent aider, tous les fonctionnaires qui veulent servir la société. Ceux-là, celles-là aussi s’épuisent et font des burnout. Car il est difficile de se reposer quand on veut « faire une différence » comme le dit Covey.
Alors comment ne pas y laisser sa peau?
Note: J’ai emprunté le titre « Triangle de puissance » à la firme de coaching et formation Mozaik, bien que le triangle que je propose couvre une toute autre réalité. De fait, ma réflexion sur le temps n’est pas parvenue au point où je suis capable de nommer ce fameux triangle de façon originale… Si vous avez des propositions, n’hésitez pas à m’en faire part!
J’ai justement fait une prise de conscience cette semaine sur cette question. Je me demandais pourquoi je m’acharne tant à maintenir un grand nombre d’engagements alors que rien ne m’y oblige. Je me sens débordée, je deviens stressée et même je me mets en rogne. Je réalise que souvent ces obligations sont liées justement à ma mission, à des objectifs que je me suis donnée. Pourtant il arrive que le cœur n’y soit pas, je n’ai tout simplement pas envie de remplir ces tâches, je n’ai pas l’énergie ou la disponibilité qu’il faut mais je n’en tiens pas compte. Je m’entête à faire ce que je pense être mon devoir. Je réalise maintenant que pour rester relativement à l’aise, je dois tenir compte de toutes les dimensions de ma personne, pas seulement ma tête, ce qui me permettrait d’être plus authentique, et moins stressée.
Encore merci d’être là, Christine!
Merci Lise, pour ce beau commentaire. Tu trouveras encore matière à réflexion dans mes deux prochains billets, notamment une citation de Pierre Pastré sur l’oeuvre et la besogne…
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