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CC AH Roy-Lemaire

Évidemment, il y a le temps linéaire. Bien que nous puissions vivre le temps panoramique, sentir la puissance du temps mosaïque, avoir conscience du temps maillon, sourire au temps à double fond, marcher le temps en spirale, oui, évidemment, il y a le temps linéaire.

Il y a ces 24 heures journalières; ces 24 heures étroites. Dans le temps linéaire – le temps de notre patron, le temps du prochain avion à prendre, le temps de la prochaine représentation du film à voir – le temps du soin, le temps du repos, le temps du travail, le temps du jeu, le temps de la réflexion doivent conquérir leur juste place. Et, souvent, tous ces temps s’empilent comme dans une armoire que l’on a du mal à fermer.

Le temps écosystème nous invite au jardin. Il nous dit que l’harmonie générale importe davantage que les plates-bandes prises une à une. Il nous amène à valoriser toutes les actions de nos journées et pas seulement celles qui sont efficaces et rationnelles.

Ainsi, je n’ai pas à me justifier de prendre cinq minutes pour caresser mon chat. Pas besoin de me dire que cette action est une pause méritée entre deux tâches. Je n’ai besoin que de toucher, ici et maintenant, sa fourrure soyeuse et, comme lui, fermer les yeux sous la caresse. Les moments pleins de vie, les moments pleins de conscience sont les bienvenus dans le temps écosystème.

Le temps écosystème nous dit aussi que, dans un jardin temporel, chaque plante doit avoir l’espace suffisant pour s’épanouir.  Pourtant, après avoir dessiné mes plates-bandes (celle du travail aussi bien que celles qui honorent mon besoin de relation, de spiritualité et de beauté, le soin de mon environnement, de mes enfants et de mon propre corps), il est rare que chacune ait d’emblée le bon dosage, l’exacte quantité de minutes pour ce que j’ai à y faire. Il me faut donc élaguer.

Par exemple, je sais bien, en ce moment, que le travail ne peut remplir un espace plus grand — malgré l’envie que j’en ai — parce qu’alors, d’autres activités essentielles en souffriraient. Aussi me reste-t-il à identifier ce qui est le plus important, et à renoncer au reste ou bien le remettre à plus tard. En gestion du temps classique, ce sont les fameuses priorités.

Le rapport au temps écosystème me permet d’éviter la monoculture et l’envahissement d’une plate-bande par une autre, mais je dois toujours prendre garde de ne pas étouffer les plants dans un même espace, faute d’avoir trop voulu en faire, en peu de temps.

Un jardin où les plantes semblent s’épuiser à lutter les unes contre les autres n’est pas harmonieux et ne dégage aucune paix. Chacune de nos actions devrait vivre et s’épanouir sous nos yeux réjouis. Sinon, quel sens aurait-elle? Quelle valeur porterait-elle? Que servirait-elle: l’efficacité ou la vie?

Dans le temps écosystème, le vide est essentiel: il insuffle au plein du sens et de la vie.

 

Lecture complémentaire: Le temps écosystème

Cet article comporte 1 commentaire

  1. Je trouve ce texte très significatif.
    Je ressens mon importance aux autres dans le temps panoramique.
    Je sens que je suis indispensable si je veux que la mosaïque de l’Univers soit parfaite.
    Je ne peux pas lâcher le maillon qui me lie aux autres.
    Je voudrais ressentir plus souvent le bienfait du temps à double-fond.
    Et pourtant , je marche souvent dans le temps linéaire .
    Mais à l’âge de la retraite, je me parle, j’essaie de m’écouter et de vivre à plein le temps présent.

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