Le temps est multiple, disions-nous? Mais voyons! Le temps est unique, il nous est compté, il nous glisse entre les doigts! Voici pourtant un exemple d'un autre rapport au temps…

Nous arrivons à la Saint-Jean qui marque officiellement le début de l’été. C’est une fête restée bien proche de ses origines païennes: la célébration du solstice. Comme toute fête, celle-ci a ses symboles, tous issus de la nature. D’abord, il y a le feu que l’on allumait pour représenter la joie et la prospérité. Ensuite, l’eau du puits qui, durant la nuit de la Saint-Jean, avait des vertus bienfaisantes et fortifiantes. On cueillait enfin les « simples », toutes ces herbes médicinales qui, en cette période (c’est aujourd’hui scientifiquement prouvé), sont à l’apogée de leur pouvoir de guérison.
Ayant ses symboles, la Saint-Jean avait aussi ses rites. De fait, brûler, puiser ou cueillir sont tous des gestes rituels, dans la mesure où ils sont faits en toute conscience de leur caractère symbolique.
Les rituels sont quotidiens, hebdomadaires, mensuels, annuels. Les fêtes du calendrier liturgique scandent notre année et il est réconfortant, me semble-t-il, de trouver une recette de biscuits de Noël dans n’importe quel magazine de décembre. Mais une équipe de vente conviée mensuellement à la présentation de ses résultats assiste, elle aussi, à un rituel dans son environnement spécifique.
Tout le monde a ses rituels: l’heure du thé, le bain des enfants, le rasage ou le maquillage matinal, la préparation à une séance de travail, la bougie qu’on allume avant de méditer.
Non seulement les rituels nous rattachent-ils au moment présent, mais ils nous servent aussi de « marqueurs » du temps. De fait, ils peuvent parfois nous dire beaucoup plus sûrement que l’horloge, où nous en sommes rendu-e-s dans le cours de notre journée.
Pour qu’un geste ait une résonnance, un effet durable sur nos jours, il est bon de le ritualiser. Les théoriciens de la gestion du temps l’ont compris, eux qui nous proposent toujours le retour régulier aux plans élaborés, quel que soit l’horizon de planification. On sait qu’une action est bien implantée dans notre vie lorsqu’elle est ritualisée. Elle a alors plus de poids que la simple bonne habitude.
L’écriture de ce blogue est un rituel que j’apprécie énormément. Le mardi matin, lorsque j’ai réussi à mettre le temps panoramique de mon côté, j’arrive avec un texte tout près d’éclore. Ils ne sont pas parfaits, mais ils sont tous écrits avec cœur; ma rencontre avec vous.
Par ailleurs, pour qu’un rituel garde sa force évocatrice, il faut savoir l’abandonner à l’occasion. Cette pause nous permet alors de retrouver leur sens et d’apprécier leurs bienfaits.
Cela peut s’appeler les vacances, cette période bénie où on ne fait plus rien comme en temps ordinaire. D’autres rituels s’installent alors, dans la joie: la limonade que l’on s’offre en milieu d’après-midi, le petit roupillon dans un hamac, la baignade vivifiante, la contemplation du soleil couchant.
Je vous laisserai donc cet été, pour aller vivre d’autres rituels. Mais j’anticipe déjà avec joie mon retour, le 4 septembre prochain.
D’ici là, que vous souhaiter de mieux que du temps? Bon été!
P.S.: NOS RETROUVAILLES SERONT PLUS SÛRES SI VOUS VOUS ABONNEZ!
Bravo encore une fois
Je te souhaite de bien bonnes vacances pour te permettre de recharger tes batteries.
Cet automne je serai encore là pour te lire
Parmi les rituels d’été que j’affectionne particulièrement, il y a celui de prendre le temps – même si c’est seulement pour cinq minutes – d’aller m’asseoir sur le quai pour dire «Bonsoir Soleil!» à l’astre couchant.
Juste de le regarder descendre en arrière de la montagne, c’est apaisant. Puis, selon la présence ou pas de nuages, de l’épaisseur de ceux-ci, il y a le cadeau des couleurs.
Merci de nous rappeler l’importance des rituels, marqueurs de petits et grands moments de la vie.
Bon été.
Bonne vacances panoramiques, Christine.Je lis avec plaisir chacune de tes chroniques.