Dans un livre sur l’innovation en marketing, Nathalie Joulin(1) souligne à quel point la créativité est capitale pour la survie d’une organisation. Pour elle, les individus employés dans les services…

( XIVe siècle)
CC Wikipedia
Quand je parle de gestion du temps avec mon amie Marie-Andrée, celle-ci me rappelle toujours que les « gestionnaires » ne sont pas les premiers à avoir voulu aménager le temps afin de créer une « vie bonne »; les moines et les moniales sont passés bien avant eux.
Quel que soit le pays d’origine ou la religion à laquelle elle adhère, la vie monastique est « organisée », soumise à une volonté de bien vivre; ce à quoi aspire aussi la gestion du temps.
Une règle monastique établit un cadre et une succession de moments dédiés à toutes les sphères de la vie humaine, selon un ordre de priorité bien établi: la vie spirituelle, le travail manuel, la vie intellectuelle, l’hygiène corporelle, la détente et le sommeil. Le recueillement, la conscience du lien avec l’ « Âme du monde » ou du sens profond de la vie prédominent, mais alternent avec le travail manuel et intellectuel. Voilà comment s’installent l’équilibre et la ritualité.
Évidemment, tout cela nous parait quelque peu rébarbatif, et pour cause : lever en pleine nuit pour se rendre à la chapelle, repas frugaux, exigence constante d’être conscient de ce que l’on fait et de nos « manquements ». Toutes ces exigences se liant sous la gouverne d’un mot : la discipline.
Mais n’y a-t-il pas, dans nos façons de gérer le temps, cette idée de discipline à laquelle il faut se soumettre si on veut favoriser ce que nous appelons aujourd’hui l’ « excellence »? Nous serions sans doute bien malheureux de nous lever au milieu de la nuit pour aller prier, mais nous pouvons travailler sur nos dossiers sans prendre le temps de manger, et sans nous en étonner outre mesure. Le gestionnaire occupé et pressé peut faire preuve d’austérité aussi bien que le moine soumis.
C’est pourquoi, partageant le même esprit de discipline, nous pourrions aussi nous inspirer des autres valeurs de la vie monacale. Ainsi, l’idée de varier les activités, d’aller de l’une à l’autre dans un mouvement relativement prévisible n’aurait-il pas le bienfait de nous apporter plus de sérénité et de sécurité? Une plus grande place donnée à l’arrêt, la prière, la méditation ou la contemplation ne serait-elle pas un moyen d’apaiser notre rapport au temps, de nous faire prendre conscience que nous sommes des vivants avant d’être des producteurs?
Alors que nous, modernes qui gérons le temps, sommes préoccupés par l’accomplissement de projets qui, nous l’espérons, peuvent faire une différence entre une bonne vie et une vie privée de sens, les règles monastiques prennent le défi par l’autre bout de la lorgnette. Nous inscrivons en priorité nos projets dans un quotidien qui, quelquefois, nous embarrasse; les règles monastiques, quant à elles, se concentrent sur le quotidien et l’habitent de telle sorte que les accomplissements s’y épanouissent comme les plantes d’un jardin. L’attention est portée sur l’équilibre grâce auquel le travail – pris dans son sens large – peut donner ses fruits.
Quelle synchronicité! Je viens de terminer d’écrire dans mon mémoire, le paragraphe sur la discipline du coach s’il veut améliorer sa qualité de présence.
Aurions-nous les mêmes sources d’inspirations, ma très chère amie?
Une fois de plus, te lire me fait du bien.
Merci.
Salut Christine,
Intéressante ta chronique!
Réflexion stimulante! Je te reconnais!
Tu apprécierais sûrement certains aspects des exercices spirituels de Saint-Ignace, notamment « la revue de la journée » qui inscrit un temps de réflexion sur nos agirs de la journée et permet de développer un autre rapport au temps.
Bisous
MA
Je suis touchée du thème de ton message, chère nièce. Oui, c’est bien reconnu que le style de vie des
moines favorise la sérénité, l’épanouissement de ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous. Tu l’as bien
compris, tous ne sont pas appelés à la vie monastique, mais peuvent s’en inspirer pour une meilleure
gestion du temps afin de « vivre mieux ». Merci !
Claire peut bien être fière de sa nièce.
Elle même vit quotidiennement ce que tu veux faire comprendre à ceux qui veulent bien te lire .
C’est pour ça qu’elle est si sereine et joyeuse quand on la visite.
Sa vie monastique ne l’a pas empêchée de s’être hisser dans les plus hauts échelons de sa communauté
Moi j’essaie de suivre son exemple.
J’aime bien l’idée d’un quotidien où l’équilibre prévaut. Nous ne sommes pas qu’une seule chose. Nous sommes multiples: ménagère, travailleuse, mère, amante, amie, éducatrice, formatrice, penseuse et j’en passe. Il faut une grande sagesse pour ne pas se laisser envahir par un aspect plus que l’autre. Il faut savoir dire oui et non.