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© Berthold Werner

L’histoire raconte que, durant son enfance, sainte Odile s’était bien adaptée à sa cécité. Elle pouvait se repérer facilement dans son couvent et les religieuses lui avait enseigné tout ce qu’elle devait savoir pour bien fonctionner. Quel était alors son besoin de retrouver la vue?

Je pense que cette histoire nous enseigne l’importance de recouvrer la vue véritable: la conscience et le discernement.

Guetter le point du jour n’est pas si simple. Encore faut-il savoir s’orienter. Nous aurons beau avoir les meilleurs outils (ce que sont, entre autres, les méthodes de gestion du temps), s’ils sont mal orientés, nous ne réussirons pas à atteindre ce que nous voulons tous et toutes si fort: l’épanouissement, la pleine réalisation de nos possibilités, une marche soutenue par nos idéaux. Une vie pleine, vaste et profonde.

Il ne s’agit donc pas simplement de faire des choses et d’en faire le plus possible au cours d’une journée. Il s’agit aussi de discerner ce qui est essentiel. Et orienter le faire vers ce qui est vraiment important et non seulement sur ce qui nous permet de bien fonctionner.

Du haut de sa montagne, Odile contemplait un paysage vaste et magnifique. Elle embrassait la beauté et la vie. Savoir garder ce regard élargi, savoir alterner notre conscience du large et du spécifique, est une aptitude qui, bien qu’elle soit encouragée par la gestion du temps, n’est pas atteignable par ce seul moyen. Car être pleinement vivant, être attentif à la vie, ce n’est pas atteindre des résultats; c’est surtout vivre en toute conscience, ici et maintenant. Et cette aptitude se cultive ailleurs.

S’orienter vers l’essentiel, apprendre à le discerner dans la vastitude de nos vies, de nos possibles, de nos désirs et des événements, c’est toute une démarche. Et une fois cet essentiel identifié, il faut encore savoir dégager le temps pour cet essentiel. Cela prend un regard particulièrement pénétrant pour y parvenir. Car tout nous arrive, tout nous sollicite, tout est urgent, tout est à faire et tout peut nous interrompre. Tout le temps. Seul un regard perçant nous permet d’agir en fonction de l’essentiel et de renoncer au reste. Car un regard qui discerne renonce toujours à quelque chose.

La vie n’est pas une ligne droite. C’est une spirale, un chemin tortueux qui nous mène vers notre centre. C’est un processus. Ce n’est pas une course, mais une expérience. Un regard bienveillant envers nous-mêmes est nécessaire pour nous aider à nous relever, toutes ces fois où nous n’avons pas su bien voir.

Odile s’est servie de sa vue pour fonder une abbaye. Non seulement a-t-elle fonctionné dans son environnement, ce que sa cécité lui permettait déjà de faire, mais elle a été  une créatrice, une agissante. Sa vue lui a permis de prendre une responsabilité, elle lui a permis de donner sa pleine mesure d’être humain. Elle avait le regard clair de celle qui guette le point du jour, le visage orienté vers la lumière.

 

Lectures complémentaires: La lumière et les yeux pour la voir, C’est par là!

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