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CC nyaltnews.com

D’abord, laissez-moi vous dire ma satisfaction de reprendre ce rituel du mardi matin, après quelques semaines de silence. Il est bon de laisser une activité un certain temps; quand on y revient, ou bien elle a retrouvé tout son sens — comme c’est le cas pour ce blogue — ou bien elle ne colle plus au quotidien. Dans les deux cas, l’exercice s’avère salutaire.

Aujourd’hui, 4 septembre 2012, la journée sera longue. Pas seulement parce que beaucoup seront retenus, ce soir, devant leur téléviseur. Elle sera longue grâce au temps mosaïque. Elle pourrait bien atteindre 7 200 024 heures! Il ne s’agirait que d’avoir un taux de participation aux élections de 90%. Cela représente, grosso modo, 822 années.

Prendrez-vous cette heure presque sans fond, dans le temps mosaïque? Déciderez-vous de mêler votre temps au temps de tout le Québec? Plongerez-vous dans cette presque éternité? Car, aujourd’hui, en votant, votre temps aura la force, sans aucune arme, de défaire et de faire un gouvernement.

Pour ma part, j’ai du mal à comprendre les arguments de ceux et celles qui nous enjoignent de ne pas voter. Pour moi, il s’agit d’un devoir et d’un privilège durement acquis par ceux et celles qui se sont battus pour l’obtenir.

Au début du XIXe siècle, seuls les propriétaires (hommes et femmes) avaient le droit de voter. Au début du XXe, seulement 20% de la population avait le droit de vote; les femmes propriétaires ayant perdu le leur en 1849. Le « suffrage universel » a été atteint au compte-gouttes… et réservé exclusivement aux hommes jusqu’en 1940.

Ce n’est pas si loin mais, pourtant, cela s’inscrit dans le temps maillon. Et, pour ma part, ayant pris connaissance des chaudes luttes des suffragettes de tous les pays, je ne peux me résoudre à leur faire faux bond.

Dans le temps en spirale, mon vote s’inscrit dans un temps long, une évolution, une histoire. Peut-être que, aujourd’hui, il ne fera pas grand différence; mais plus loin dans le temps, il aura contribué à faire monter des voix nouvelles. C’est le cas de tous ceux et celles qui voteront pour les partis émergeants. S’ils ne gagneront pas leurs élections, ils manifesteront une mouvance.

Dans le temps écosystème, notre vote aura des répercussions sur le climat de nos jours à venir. Et, dans ce cas, même ceux et celles qui n’iront pas voter auront à en subir les conséquences. Ainsi, comme le dit la publicité du directeur général des élections: « les absents ont toujours tort ».

Tout compte fait, il n’y a que dans le temps linéaire que notre vote parait dérisoire.  Lui seul le perçoit comme une goutte d’eau dans l’océan.

Le temps linéaire est le temps le plus avare qui soit… Dans une « zone d’influence » étroitement définie autour de notre nombril, notre vote n’aurait de la force que si, à nous seul, nous pouvions élire le prochain gouvernement…

Et cela s’appelle la dictature.

 

Cet article comporte 2 commentaires

  1. Et elle fut encore plus longue que l’on croyait…et la nuit qui l’a suivie tout aussi longue aussi 🙁

  2. Il y aura une semaine demain que le Québec a élu la première femme cheffe du gouvernement et une co-cheffe d’un autre parti politique. Des modèles pour nos petites filles et leurs filles…

    Il y aura une semaine demain que le Québec croyait encore que la violence politique n’existait plus ici.

    Aujourd’hui, il y avait les funérailles de Denis Blanchette, celui qui a évité au prix de sa vie qu’un drame plus grand encore n’arrive. Espérons que l’histoire retiendra son nom, en fait nous devrions retenir beaucoup plus son nom que celui par qui le drame est arrivé.

    Mes pensées vont aussi à Pauline Marois et la fille de Denis Blanchette, car si notre temps a permis de défaire et faire un nouveau gouvernement, le temps d’un individu a permis de changer le temps de bien des gens autour de lui et des deux solitudes du Québec.

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